Dans le cadre de la recherche de solutions de rafraîchissement en ville, une étape préalable consiste à diagnostiquer et caractériser le phénomène d’îlot de chaleur urbain auquel une ville est exposée. La modélisation numérique mise en œuvre par Météo-France permet d’établir ce diagnostic à haute résolution (jusqu’à 100 mètres) à l’échelle d’une communauté de communes, d’une commune ou d’un quartier. Selon les besoins exprimés, l’impact de scénarios d’adaptation (végétalisation, modification des propriétés radiatives des matériaux, modification de l’urbanisme, etc.) sur l’îlot de chaleur urbain ainsi que le confort thermique ressenti par les habitants est également évaluable. La modélisation permet également de connaître la projection du nombre de nuits chaudes (température minimale de la nuit > 20 °C) et très chaudes (température minimale de la nuit > 24 °C) aux horizons 2030, 2050, 2100 avec ou sans modification de la ville. Cela s’inscrit dans la trajectoire de référence pour l’adaptation au changement climatique (TRACC), correspondant à une hausse des températures en France métropolitaine de +2 °C en 2030, de + 2,7 °C en 2050 et + 4 °C en 2100.
Météo-France
La modélisation numérique permet d’établir un diagnostic sur un domaine couvrant une communauté de communes, une commune ou un quartier selon le besoin. Selon la taille du domaine demandée, Météo-France met en œuvre des simulations avec une résolution spatiale pouvant aller de 250m jusqu’à 100 mètres. On peut noter que les re-jeux de situations sont faits au pas de temps horaire.
À noter : Plusieurs situations météorologiques peuvent être étudiées selon les besoins. Par exemple « journée estivale classique » et « journée caniculaire extrême. »
Il s’agit de définir, en lien avec la collectivité, un ou plusieurs épisodes météorologiques qui seront modélisés (par exemple une journée «estivale classique » et une journée « caniculaire extrême »)
La simulation numérique peut être lancée sur la base des données météorologiques correspondant à la période d’intérêt sélectionnée d’une part, et aux données décrivant l’occupation du sol du périmètre géographique d’étude d’autre part. Cette modélisation va permettre de décrire l’évolution de différents paramètres tout au long de l’épisode météorologique rejoué, en particulier l’ICU et le confort thermique ressenti par les habitants (UTCI). L’analyse des résultats est notamment faite à travers des cartographies spatialisées permettant de faire lien entre les effets thermiques et l’urbanisation à l’échelle du « pâté de maison ».
Le cas échéant, il s’agit de définir en lien avec la collectivité, le(s) scénario(s) d’adaptation dont elle souhaite évaluer l’impact (végétalisation, modification des matériaux, etc.). Les données d’occupation du sol utilisées en entrée du modèle sont alors modifiées en fonction du scénario retenu ; puis, une fois la simulation réalisée, la comparaison des résultats entre la simulation de référence (cf étape 2) et la simulation avec scénario d’adaptation permet d’évaluer directement l’impact de ce dernier sur l’ICU et le confort thermique.
Cette analyse permet de décliner les paramètres météorologiques et le confort thermique vers des indicateurs « métiers » (vulnérabilité des populations, stress sur la végétation, etc.), ce qui permet de concevoir des politiques concrètes d’adaptations de la ville, à partir des résultats obtenus. Une valorisation des résultats à travers une action de communication efficace auprès des citoyens peut être organisée pour les avertir des risques et les informer des actions d’atténuation engagées ou réfléchies par la commune.