À Marseille, une étude pour adapter le centre ancien aux défis de la surchauffe
Marseille
Diagnostics réalisés

Collectivité concernée

Site patrimonial remarquable (SPR) de la ville de Marseille

Climat

Actuel : Semi-aride frais (Bsk)Futur : Semi-aride chaud (Bsh)

Année de réalisation

2016 - 2019

Coûts

  • Coût total de l’étude : 280 000 € HT 
  • Analyse bioclimatique des rues : 10 200 € HT 
  • Simulation numérique : 29 500 € HT

Financement

  • Ville de Marseille 
  • Métropole AMP 
  • Programme d’Investissements d’Avenir (PIA)

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À Marseille, une étude pour adapter le centre ancien aux défis de la surchauffe

Entre 2016 et 2019, une étude multi-thématique a été réalisée pour évaluer les impacts du changement climatique sur le centre ancien de Marseille. Dirigée par INDDIGO dans le cadre du Plan d’Investissement d’Avenir (PIA) Ville Durable, ce diagnostic a permis d’identifier les zones les plus vulnérables à la surchauffe urbaine grâce à une approche bioclimatique et à des simulations numériques projetées pour 2050. L’objectif principal consistait à formuler un plan guide pour renforcer la résilience du cœur historique. La force de cette démarche ? Harmoniser les perspectives patrimoniales et bioclimatiques, tout en tenant compte des enjeux liés au trio sol, végétation et eau.

L’étude réalisée sur le centre ancien de Marseille sert aujourd’hui d’outil d’aide à la décision pour les services et les élus de la ville. Les résultats sont réutilisés pour communiquer sur les enjeux du territoire, sensibiliser les différents acteurs de l’aménagement et développer des espaces refuges. L’appropriation de ce diagnostic adossé aux orientations et priorités de la municipalité ont permis la formalisation des ambitions de résilience et d’adaptation de la ville de Marseille au travers du manifeste pour des espaces publics méditerranéens accueillants, résistants et résilients.

Perrine Prigent — Adjointe au Maire de Marseille en charge de la valorisation du patrimoine, de l’amélioration des espaces publics, de la place de l’eau dans la ville et de la ville résiliente

Besoin

  • Anticiper l’impact du changement climatique au sein du centre historique de Marseille.
  • Identifier les zones vulnérables grâce à un diagnostic et des simulations à horizon 2050.
  • Proposer des solutions d’aménagement pour un centre-ville plus résilient. 

Combinaison de méthodes de diagnostic utilisées

Îlot de chaleur urbain

Observer la surchauffe avec des indicateurs accessibles

Calcul d'indicateurs empiriques
En contexte

Dans le cadre de la thématique 1 « Cœur historique méditerranéen », une analyse bioclimatique de l’Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine (AVAP) a été réalisée pour évaluer le confort thermique des rues en été et en hiver, en fonction de l’ensoleillement et du vent. Pour cela, plusieurs facteurs morphologiques ont été pris en compte, tels que le rapport entre la largeur et la hauteur des rues, la présence d’arbres procurant de l’ombre, la rugosité urbaine, ainsi que la longueur et l’orientation des rues.

Îlot de chaleur urbain

Confort thermique

Simuler le confort thermique en ville

Simulation à l’échelle fine
En contexte

Les simulations numériques à l'échelle locale réalisées avec l'outil SOLENE-microclimat ont évalué l’évolution du confort thermique à Noailles, Porte d’Aix et Puget, en comparant 2017 et 2050 (scénario RCP 8.5). Une modélisation fine a analysé l’impact de la forme urbaine et testé des mesures d’adaptation pour 2030 à Noailles.

Principaux résultats

  • Identification des zones vulnérables : L'analyse bioclimatique a révélé que de nombreuses rues exposées au soleil, notamment dans les quartiers de Préfecture et Vauban, sont particulièrement sujettes à la surchauffe.
  • Conditions critiques d'un quartier : Les simulations ont mis en évidence une température potentielle atteignant 46°C en 2050 dans le quartier de Noailles, due à une densité élevée, un manque de végétation et une ventilation insuffisante.
  • Solutions d’adaptation : Des leviers d’adaptation analysés sur le quartier de Noailles pourraient réduire la température des coeurs d’îlots de 40°C à 32°C.
  • Simulation numérique des températures de l’air sur la quartier Noailles en 2050 sans mesures d’adaptation au changement climatique (à gauche) et avec implantations de mesures d’ici 2030 (à droite) (SOLENEOS, 2021)
    Simulation numérique des températures de l’air sur la quartier Noailles en 2050 sans mesures d’adaptation au changement climatique (à gauche) et avec implantations de mesures d’ici 2030 (à droite) (SOLENEOS, 2021)
  • Analyse bioclimatique du centre historique de Marseille : ensoleillement des rues (INDDIGO, 2021)
    Analyse bioclimatique du centre historique de Marseille : ensoleillement des rues (INDDIGO, 2021)

Points de vigilance

  • Engagement des élus : Assurer une appropriation politique de l'enjeu "surchauffe" par les élus pour un engagement durable.
  • Communication des résultats : Garantir que la représentation visuelle et les données chiffrées soient accessibles pour sensibiliser efficacement les acteurs du territoire.
  • Clarté des besoins en simulation : Définir précisément les besoins et indicateurs pour les simulations afin d’assurer la fiabilité des résultats et leur pertinence.

Et après ?

  • Élaboration d’une feuille de route : Création d’un document stratégique pour le cœur historique en transition 2030, qui inclut une synthèse des vulnérabilités et six axes d’adaptation.
  • Partage des résultats : Organisation d’un séminaire en partenariat avec la région, la métropole et la ville pour échanger sur les enseignements de l’étude et les mesures de résilience à mettre en œuvre.
  • Impulsion de projets concrets : Mise en œuvre de stratégies d’aménagement, notamment la création d’espaces refuges, avec trois projets en cours : la place de la Providence, la place Carli et la place Sébastopol.

Crédits

Ville de Marseille, INDDIGO, SOLENEOS, TRIBU, ADEME