Collectivité concernée
Bry-sur-Marne, Champigny-sur-Marne, Fontenay-sous-Bois, Joinville-le-Pont, Maisons-Alfort, Saint-Mandé, Saint-Maur-des-Fossés, Villiers-sur-Marne, et Vincennes
(520 000 habitants)
Climat
Actuel : OcéaniqueFutur : MéditerranéenAnnée de réalisation
Coûts
17 766 € HT
Paris Est Marne & Bois : cartographier l'ICU pour activer un réseau intercommunal de fraîcheur
En 2025, Paris Est Marne & Bois confie à Météo-France une étude sur son exposition actuelle et future à la surchauffe urbaine. Déjà doté d’une carte de l’ICU à l’échelle du Grand Paris, l’établissement public territorial (EPT) veut aller plus loin : obtenir une déclinaison fine à 100 m, commune par commune, et disposer d’un “T0” de référence pour suivre l’évolution du climat local. Les cartes produites deviennent ainsi de véritables indicateurs, régulièrement actualisables dans le cadre du PCAET. Elles servent aussi de levier pour structurer un réseau intercommunal de zones de ressourcement et de biodiversité, contribuant à réduire la surchauffe urbaine. Derrière les cartes se dessine la volonté d'activer une démarche systémique : bâtir une stratégie territoriale d’adaptation fondée sur la nature et en faciliter l'appropriation par les communes pour la traduire en plans d’action locaux concrets.
Faire une carte du phénomène d'îlot de chaleur urbain n’est pas un but en soi, c’est un outil : un levier pour convaincre, un indicateur de suivi dans le temps et un point de départ pour agir.
Besoin
- Passer d’une vision générale (carte ICU du Grand Paris) à une déclinaison fine aux échelles territoriale et communale (maille 100 m).
- Établir des indicateurs de suivi pour mesurer, tous les 5 à 6 ans, l’évolution du climat local et l’efficacité des actions menées dans le cadre du PCAET.
- Utiliser la carte comme levier de sensibilisation et d'aide à la décision auprès des élus et agents pour prioriser les actions d’adaptation.
Combinaison de méthodes de diagnostic utilisées
Îlot de chaleur urbain
Confort thermique
Modéliser la surchauffe urbaine
Modélisation numérique de l'îlot de chaleur urbain et stratégies d'adaptationLa modélisation numérique de Météo-France, réalisée dans le cadre de l'offre Se Projeter, a permis de cartographier finement l’effet d'îlot de chaleur urbain et le confort thermique à une résolution de 100 m. Basée sur le modèle Meso-NH/SURFEX et la situation caniculaire des 7 et 8 août 2020, elle a mis en évidence les contrastes d’exposition au sein du territoire, permis d’évaluer le temps passé en stress thermique et de projeter l’évolution des nuits chaudes et très chaudes jusqu’en 2100 selon la trajectoire climatique TRACC.
Principaux résultats
- L’étude a montré des écarts de température marqués (>4°C) avec la campagne sur la moitié Ouest de Paris Est Marne & Bois, plus densément urbanisée, avec des contrastes nets entre zones bâties et espaces verts.
- Le bois de Vincennes joue un rôle majeur de rafraîchissement, alors que la Marne se révèle beaucoup moins efficace pour atténuer la chaleur à l'échelle étudiée.
- Les zones les plus imperméabilisées apparaissent comme les plus vulnérables, avec un risque accru de nuits chaudes et très chaudes et de périodes de stress thermique prolongées.
- De forts contrastes intra-communaux sont détectés avec des secteurs où l’intensité de l'ICU est quasi nul (proximité immédiate d’espaces végétalisés) et d’autres où il peut atteindre 5 à 6°C.
Carte Ilot de Chaleur Urbain (ICU) - Climat actuel, données du 07/08/2020, sources : Météo-France et PEMB 2025
Carte Universal Thermal Comfort Index (UTCI) - Climat actuel, stress thermique au soleil le 08/08/2020, sources : Météo-France et PEMB 2025
Carte Estimation du nombre annuel de nuits chaudes (>20°C) en 2030 (+2°C en métropole), sources : Météo-France et PEMB 2025
Points de vigilance
- La carte doit constituer un "T0" et être actualisée régulièrement (tous les 5-6 ans) pour mesurer l’évolution de l'effet d'ICU et l'efficacité des actions menées.
- La valeur ajoutée réside dans l’articulation avec d’autres cartes (vulnérabilités sociales, déficit d’espaces verts, précarité énergétique, risques naturels, biodiversité, cumul des nuisances liées aux activités humaines).
- La restitution des résultats au maître d'ouvrage nécessite un accompagnement à l'interprétation car certaines conclusions peuvent surprendre (par ex. le faible pouvoir rafraîchissant de la Marne par rapport au bois de Vincennes) ou susciter des interrogations. Il est essentiel d’accompagner les élus et services dans l’appropriation.
- La carte est un diagnostic, pas une action : elle doit nourrir une trajectoire d’adaptation et des projets de rafraîchissement concrets.
Et après ?
- Les cartes issues de cette étude constituent désormais des indicateurs de suivi dans le PCAET.
- Paris Est Marne & Bois engage une stratégie d’adaptation fondée sur la nature et propose des outils aux communes pour établir des plans d’actions locales : les cartes issues de l'étude (ICU, stress thermique, etc.) à l’échelon communal en font partie.
- L'étude alimente la création d’un réseau intercommunal de zones de ressourcement, de fraîcheur et de biodiversité, via des opérations de désimperméabilisation et de réduction des carences en espaces verts.
- Les cartes issues de l'étude permettent également d'appuyer les actions de l'EPT en faveur de la réduction de l’impact des nuisances sonores et lumineuses, les espaces de ressourcement devant aider les habitants surexposés aux nuisances à se détendre.
Crédits
Paris Est Marne & Bois, Météo-France