Les cours d’école ont un formidable potentiel pour passer d’îlot de chaleur à îlot de fraîcheur, notamment en jouant sur le revêtement du sol. Les revêtements drainants sont constitués de matériaux sépcialement conçus pour permettre à l'eau de s'écouler efficacement sur une surface, évitant les flaques d'eau et les risques de chute. Sols en béton, sols naturels… chaque usage de la cour correspond un type de revêtement drainant qui permettra de gérer les eaux pluviales tout en rendant la cour plus agréable à vivre pour les élèves. Ces types de surfaces peuvent parfois accueillir des plantes (fleurs, arbustes) qui bénéficieront elles aussi de la bonne infiltration de l'eau dans le sol.
Les matériaux en asphalte, impérméables et de couleur foncée utilisés dans les villes contribuent à augmenter significativement les températures de surfaces, ce qui peut être source d'inconfort.
Trottoirs, chaussées, revêtements des immeubles, toitures en zinc participent fortement au phénomène d’ICU. Deux effets se combinent : absorption et stockage de l’énergie. Le matériau de surface (généralement constitué d’enrobé imperméable de couleur sombre) capte l’énergie solaire qui est ensuite stockée dans le matériau sous-jacent (béton, grave).
Ces revêtements imperméables empêchent l’infiltration des eaux de pluie dans le sol. L’eau de pluie qui ruisselle, est collectée puis évacuée dans les réseaux d’assainissement. L’eau est ainsi considérée comme un déchet et non comme une ressource pour les sols, les végétaux et la biodiversité.
Pavés poreux, pavés à joints élargis, pavés à ouverture de drainage. L’infiltration se fait directement par le biais d’éléments modulaires poreux, ou indirectement par le biais de systèmes constructifs : pavés poreux (porosité connectée et granulométrie ouverte), dalles gazon et pavés à ouverture de drainage (ouvertures garnies de gravillons ou engazonnées), pavés à joints larges (pavés séparés par des écarteurs dont les joints sont perméables). L’utilisation de dalles ou pavés permet d’ouvrir facilement les chaussées en cas de besoin (travaux sur les réseaux, etc.).
En cas du passage occasionnel de véhicules de secours sur les voies de tramway, des revêtements drainants du type dalle à ouverture de drainage peuvent être mis en place. Ces dalles alvéolées permettent l’infiltration de l’eau de pluie et la pousse d’un gazon.
Il s’agit de revêtements de chausée qui ont l'aspect d'un bitume classique mais leur structure poreuse leur confère une perméabilité bien supérieure. L’eau de pluie est ainsi évacuée rapidement par infiltration. Ces revêtements offrent un sol dur, utilisé également pour des activités sportives (course, vélo, jeux de ballon, etc).
Le béton drainant est un matériau de revêtement perméable conçu avec une structure ouverte qui absorbe et retient les eaux de pluie, les guidant progressivement vers la nappe phréatique ou vers d'autres points de sortie. Sa composition repose sur des granulats et des composants spécifiques, offrant une fonctionnalité adaptée pour des applications de revêtement et d'aménagement, favorisant ainsi la gestion durable des eaux pluviales. Les systèmes de bétons coulés à ouverture de drainage permettent à l’eau de s’infiltrer par leurs cavités, garnies ou non du matériau de remplissage (système végétalisé ou gravillonné) perméable. Bétons et enrobés drainants nécessitent un entretien régulier (perte de perméabilité avec le temps). Ils peuvent devenir glissants si de la mousse s’y développe. Attention, ces matériaux semblent plus abrasifs que les enrobés classiques (éraflures des genoux et des paumes de main).
Ces revêtements sont constitués d’éléments grossiers d’origine organique (copeaux, écorces de bois, noyaux, coquilles). Le sable et les graviers roulés peuvent également s’utiliser comme sol meuble, naturel et perméable en réception de sauts ou de chutes des zones de jeux. Pour éviter que le sable ne se disperse à l’intérieur des bâtiments, prévoir un paillasson devant les portes d’entrées.
Les revêtements naturels désignent des surfaces aux formes diverses telles que pelouses, sable, gazon, copeaux ou pleine terre, et sont recommandées pour les grands espaces ou les cours. Elles sont conçues de manière à préserver une atmosphère naturelle propice à la biodiversité. Ces espaces offrent une expérience sensorielle variée et peuvent même servir de zone d'amortissement dans certains cas. Pour maintenir leur souplesse et préserver leur capacité à absorber l'eau de pluie, il est essentiel de limiter la circulation piétonne sur ces sols naturels, tout en offrant des aménagements pour éviter la saleté et favoriser leur usage pratique et ludique.
Attention, certains matériaux sont à éviter :
Les sols imperméables (béton, bitume, etc.) peuvent servir de surfaces de ruissellement. Le profil de voirie doit être adapté (incliné) pour diriger les écoulements vers les ouvrages paysagers : fosses d’arbre, bandes plantées, etc.
Il faut bien sûr débuter par analyser la situation initiale qui va servir de base au projet de désimperméabilisation de la cour. Il ne s’agit pas de faire table rase du passé mais plutôt d’améliorer l’existant et si possible en tirer profit.
Dans un objectif de développement durable, les revêtements de sols en bon état doivent être conservés, au moins en partie. Cela réduit l’impact environnemental, le bilan carbone, ainsi que le budget du chantier. L’existant peut être valorisé avec l’implantation de structures d’ombrage, d’arbres et d’ouvrages paysagers qui apporteront de la fraîcheur.
Il importe de choisir des matériaux drainants compatibles avec les usages de la cour d’école: enfants, personnes à mobilité réduite, vélos, trottinettes, un éventuel besoin d’accès pompier (si école inaccessible depuis la rue), matériel roulant (conteneurs à déchets, matériel d’entretien…), véhicules de service.
L’infiltration est-elle possible au droit de la surface qui va être recouverte d’un revêtement drainant? Si l’infiltration est impossible (sur dalle, au droit d’un parking souterrain, présence de polluants, hauteur de nappe, présence de gypse…): l’eau peut être stockée dans une structure réservoir située sous le revêtement drainant ou déportée vers un espace végétalisé proche.
Démolition et l’extraction de l’ensemble des revêtements existants, préparation du terrain, terrassement, mise en place d’un fond de forme et compactage, géotextile.
Choisir des espèces végétales qui ont une bonne résistance au piétinement et qui nécessitent un faible besoin en arrosage.
L’épaisseur de copeaux doit être conséquente. Elle est calculée en fonction de la hauteur de chute libre (30 cm en moyenne).
Le calibre des copeaux doit être adapté aux conditions particulière de vent (copeaux qui résistent au Mistral par exemple, pour le paillage 20-40 mm et pour les aires de jeux 5-30 mm).
Les copeaux doivent être naturels, sans traitement.
Le fond de forme doit être stabilisé et permettre l’évacuation de l’eau de pluie.
Leur mise en oeuvre obéit à plusieurs opérations successives : décaissement et préparation du terrain, études de portance et de perméabilité, fond de forme, couche de fondation, lit de pose (si pavés ou dalles alvéolées), pose ou coulage du revêtement de surface et finitions.
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Vous avez opté pour un revêtement en enrobé noir dans votre cour d'école… mais vous vous rendez compte qu’il emmagasine la chaleur et contribue à l’effet d’ICU ?
Il est possible de « grenailler » un enrobé noir pour le rendre gris sans recourir à l'eau – et à moindre coût. Cette opération peut être réalisée à l'aide d'une machine qui pulvérise des billes sur la surface du bitume. Cela élimine ainsi le liant et révèle les graviers constitutifs de l'enrobé. Ce processus permet de modifier l'albédo de la surface de 0,05 à 0,15 à 0,2, ce qui entraîne une modification de la température de surface non neutre. Remplacer le noir par des granulats naturels minéraux contribue à réduire l'impact thermique. Bonne nouvelle : le plus souvent, la collectivité dispose déjà du matériel nécessaire pour réaliser cette opération.