Objectif Zéro rejet pour l‘écoquartier Vauban à Besançon
Solutions
bleue · verte

Échelle du projet
Quartier

Temporalité du projet
Long terme

Climat actuel
Océanique

Climat futur
Méditerranéen

Coût global
350 000 € (gestion des eaux pluviales uniquement)

Contact

Mickaël Obin, Chargé d’opérations, Direction Urbanisme Projets et Planification de la Ville de Besançon (mickael.obin@besancon.fr)


Porteur du projet

Ville de Besançon


Objectifs du Développement Durable

Objectif Zéro rejet pour l‘écoquartier Vauban à Besançon

Au cours du 20ème siècle, la température moyenne enregistrée en Bourgogne-Franche-Comté a augmenté de 0,7°C. Une tendance qui devrait s'accélérer selon Météo-France, avec une hausse pouvant atteindre 2°C à 2,5°C d'ici 2050. En outre, si les précipitations moyennes pourraient être amenées à baisser d'ici 2080, leur variabilité, elle, devrait augmenter. Les météorologues envisagent en effet une hausse marquée des précipitations hivernales dans la région dès 2030. À Besançon, l'imperméabilisation des sols en ville favorise le ruissellement pluvial, ce qui sature le réseau d'assainissement lors d'épisodes de fortes pluies. Pour éviter la surcharge et le rejet d'eaux polluées en milieu naturel, la Ville préconise l'infiltration des eaux privées et la mise en place de techniques alternatives. C’est le principal l’enjeu de l’écoquartier Vauban, développement expérimental qui repense les pratiques de gestion des eaux pluviales pour augmenter la résilience de la Ville face aux épisodes de fortes pluies. Ce projet permet également de créer un nouvel îlot de fraîcheur via l'intégration des espaces verts, des toitures végétalisées et la circulation de l’eau au sein de l’écoquartier.

Nous allons mettre en place un éventail de solutions alternatives afin de tendre vers l’objectif Zéro rejet dans le réseau en prenant comme référence une pluie centennale, c’est-à-dire la plus importante pluie des cents dernières années. L’ensemble des voies et des espaces verts seront ainsi sollicités en vue de stocker et d’infiltrer les eaux pluviales.

Michaël Obin, Chargé d’opérations, Direction Urbanisme Projets et Planification de la Ville de Besançon

Avant le projet

  • Les eaux pluviales de Besançon étaient acheminées vers le réseau d'assainissement de la ville, qui pouvait être saturé lors d'épisodes de fortes pluies.
  • Les débordements du réseau d'assainissement pouvaient entraîner le rejet d'eaux polluées en milieu naturel.
  • L'imperméabilisation des sols en ville favorisait le phénomène de ruissellement pluvial et d’îlot de chaleur urbain.
Avant le projet

Après le projet

  • Le risque d'inondations et d’engorgement du réseau de drainage est réduit grâce à la gestion alternative des eaux pluviales.
  • Lors d'épisodes de fortes pluies, le rejet d'eaux polluées dans le Doubs est évité ce qui permet de préserver les milieux naturels environnants.
  • Les espaces verts et la circulation de l'eau permettent de lutter contre l'effet d'îlot de chaleur en période de canicule.
Après le projet

Solutions réalisées

Bassin de stockage des eaux de pluie
Bassin de stockage des eaux de pluie

La création d'un bassin de stockage des eaux de pluie permet de collecter les eaux de ruissellement des voies et chemins piétons de l'écoquartier et de les acheminer vers un parc. Le point bas de ce parc contiendra un espace en creux, qui servira de zone de jeux et de détente par temps sec. En revanche, par temps humide, cet espace deviendra un bassin de stockage des eaux de ruissellement, jusqu'à la pluie vicennale (20 ans). Au-delà, et jusqu'à une occurrence centennale, le bassin débordera, mais les volumes seront contenus dans l'espace public modelé en conséquence. Cette solution permettra de limiter les risques d'inondations et de réduire le rejet d'eau chargée en polluants dans le milieu naturel.

Stockage eau de pluie
Stockage eau de pluie
Solution bleue
Systèmes de rétention composés de cagettes sous les chaussées
Systèmes de rétention composés de cagettes sous les chaussées

Le système de rétention composé de cagettes est une technique de gestion alternative des eaux pluviales. Ces cagettes sont préfabriquées en béton et placées sous la chaussée. Elles permettent de limiter les risques d'inondation en surface grâce au stockage de l'eau dans le sol et à la formation d'un réseau de stockage à l'échelle du quartier. Elles sont reliées entre elles et équipées d'un dispositif de nettoyage pour maintenir leur efficacité. Cette solution permet également de limiter la pollution des eaux pluviales en ce qu'elles les emmagasinent temporairement avant leur infiltration, ce qui offre un traitement naturel des polluants présents dans l'eau. Pour tous les ouvrages, la lente infiltration de l’eau à travers un filtre sableux permettra le traitement des pollutions chroniques.

Ouvrage paysager de gestion des eaux pluviales
Ouvrage paysager de gestion des eaux pluviales
Solution verte
Gestion alternative des eaux pluviales sur les îlots privés
Gestion alternative des eaux pluviales sur les îlots privés

La gestion alternative des eaux pluviales sur les îlots privés consiste à privilégier des solutions d'infiltration à la parcelle, tels que des jardins de pluie, des noues ou des tranchées drainantes, pour éviter le rejet des eaux de pluie vers le réseau d'assainissement. En cas d'impossibilité technique, les eaux pluviales sont restituées vers l'espace public grâce à des dispositifs de rétention adaptés, tels que des toitures terrasses. Les eaux ainsi collectées sont considérées comme propres et infiltrées via des puits d'infiltration situés sur l'espace public. Jusqu’à l’achèvement des travaux, les « Ateliers Vauban » réuniront régulièrement les services de la Ville, le concessionnaire (CMC-CIC), les bureaux d’études et les promoteurs des îlots privés pour analyser les résultats des études techniques, rencontrer les porteurs de projet et étudier la faisabilité des solutions alternatives de gestion des eaux pluviales.

Revêtement drainant / perméable
Revêtement drainant / perméable
Solution grise

Calendrier

Une phase de test approfondie est effectuée pour comprendre le comportement de l'eau infiltrée sur le site de l'ancienne caserne Vauban, en raison des caractéristiques karstiques et des sols très variables. La Ville de Besançon confie la réalisation des études pré-opérationnelles à l’agence Nicolas Michelin & Associés.

Après avoir lancé un concours d’aménageurs en 2011, la Ville de Besançon désigne le groupe CMC-CIC Aménagement Foncier comme concessionnaire pour la réhabilitation de la caserne Vauban. Le Traité de concession signé entre la Ville (concédante) et CM-CIC Aménagement Foncier prévoit l’aménagement des 7 ha de la caserne au travers de 3 permis d’aménager successifs après une phase de déconstruction d’une partie des bâtiments existants.

L’obtention du Permis d’Aménager de la Tranche 1 est délivrée en octobre 2015. L’équipe de maîtrise d’oeuvre comprend le concessionnaire CM-CIC Aménagement Foncier, le cabinet Milani Beaudoin Architectes, Linder Paysage et Lollier ingénierie.

La première étape de réhabilitation de la Caserne Vauban démarre en janvier 2016 et consiste à déconstruire une partie des bâtiments existants. La démolition est réalisée de manière à trier et revaloriser les matériaux en fonction de leur nature :

  • La plupart des déchets inertes (pierres naturelles, pavés anciens, matériaux concassés,…) sont réutilisés in situ : futur mobilier urbain, murets, structure de voirie, etc.
  • Les déchets industriels banals (ferraille, menuiseries, bois,…) sont évacués afin d’être recyclés ou incinérés.
  • Les déchets industriels spéciaux (amiante, peinture, plâtre, …) sont évacués et traités spécifiquement.

Suite à une première phase de fouilles archéologiques, les travaux de viabilisation (réseaux humides, terrassements, …) démarrent durant l’été 2016 afin d’assurer les viabilités provisoires des 3 premiers ilots engagés avant le printemps 2017 (91 logements, 3 immeubles). Les promoteurs-constructeurs désignés, dont les projets sont alors en cours d’élaboration, peuvent ainsi démarrer leurs travaux de construction qui s’achèveront en 2021.

La phase 2 de construction comprenant plus de 360 logements s’étend de 2021 à 2023. Alterimmo prévoit la construction de 80 logements, tandis qu'un autre grand ensemble de 210 logements avec des terrasses jardins est développé par le promoteur national Duval le long de la rue menant au rond-point de la Gibelotte. Cette deuxième tranche finalisée, la troisième tranche pourra être lancée, marquant l’aboutissement de ce projet d’envergure.

Budget et financements

Le coût pour la gestion des eaux pluviales de la 1ère tranche s’est élevé à environ 350 000 €. 
La Ville de Bensançon a bénéficié d’une aide financière de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse (dans le cadre de l’Appel à projet « Désimperméabilisation »).

Difficultés rencontrées

Le projet a démarré avec une phase de désamiantage importante liée aux activités historiques du site. Le concessionnaire a également dû tenir compte de certaines spécificités comme la présence de nids d'hirondelles dans les travaux de démolition. 

Pour en savoir plus

Partenaires

Ressources

🔗 Consulter le site de l’écoquartier Vauban

🔗 Consulter la fiche de l'Ademe dédiée à ce projet

🔗 Consulter le document « Le climat change, la Franche-Comté s’adapte » réalisé par le Conseil économique social et environnemental (CESE) de Franche-Comté

Crédits

Ville de Besançon, CM-CIC, K&+ architecture globale

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