Copropriété Desnouettes
La résidence Desnouettes dans le 15e arrondissement de Paris a fait le choix de la végétalisation des toitures terrasses pour participer à la réduction de l’îlot de chaleur urbain. Cette initiative, qui est née dans le cadre de la rénovation énergétique du bâtiment, permet également de retenir les eaux pluviales et d'améliorer l'isolation thermique de l'immeuble en utilisant des matériaux biosourcés pour l'isolation des parois. Les travaux de rénovation énergétique ont également inclus le remplacement des portes de hall, l'équilibrage des réseaux de chauffage et l'étanchéité des balcons. Les copropriétaires ont souhaité intégrer une réflexion environnementale globale dans leur projet de rénovation en favorisant la biodiversité en ville. La surface végétalisée représente près de 600 m² et offre un lieu d'accueil pour la faune urbaine. Cette initiative témoigne de l'engagement de la copropriété de la résidence Desnouettes en faveur d'un environnement urbain plus respectueux de la nature et plus agréable pour les habitants.
En copropriété, il faut poser la question de la végétalisation à l’occasion d’une rénovation globale, notamment quand il faut refaire l’étenchéité des toits terrasses. La rénovation globale permet d’avoir des aides, qui font envisager la végétalisation comme un bonus accessible.
La végétalisation des toitures-terrasses a été intégrée au projet de concertation avec les copropriétaires. Cette intervention contribue à améliorer le confort thermique des logements aussi bien en hiver qu'en été. Elle participe également à la rétention des eaux pluviales et au rafraîchissement de la ville en période de fortes chaleurs. Les toitures-terrasses basses de la résidence Desnouettes ont été végétalisées avec un tapis de sedum. Le système végétalisé comprend des bacs en PEHD avec un fond alvéolaire en creux permettant la rétention de l'eau, et en relief pour le drainage de celle-ci. Des granulats poreux remplissent les alvéoles qui sont elles-mêmes recouvertes par un filtre synthétique. Le substrat de culture au dessus de cette installation a une épaisseur de 6cm dans lequel des végétaux sont pré-cultivés depuis 6 mois. Autour de ces surfaces végétales, une zone stérile en gravillons d'une largeur de 40 cm permet de circuler autour des zones végétalisées notamment pour l'entretien de ces dernières.
La rénovation énergétique du bâtiment est passée par la mise en œuvre de matériaux d’isolation biosourcés sur une hauteur de 7 niveaux dont 4.500m² d’isolants à base de laine de bois. Les panneaux de fibre de bois disposent d’une très bonne respirabilité et d’une excellente inertie thermique permettant un confort d’été accru.
En 2015, suite à un audit global, la copropriété prend acte des problèmes de déperditions et déséquilibres thermiques dans le bâtiment.
La copropriété lance une mission de maîtrise d'oeuvre en 2017.
En 2018, un avant-projet travaux visant 32% de gain énergétique est voté par la copropriété. Le projet validé donne la priorité au ravalement avec isolation thermique des façades, à l'étanchéité des toitures et des balcons et au chauffage.
Les travaux sont réalisés courant 2020-2021. Selon le site CoachCopro, la consommation énergétique de la copropriété est passée de 239 à 156 kWh/m² par an. Elle fait également état d'une réduction de plus de 35% des dépenses de chauffage et de plus de 50% des émissions de gaz à effet de serre.
La dernière étape du chantier a consisté à végétaliser les toitures basses de la copropriété sur une totalité de près de 600m². Les travaux ont eu lieu en mai 2022 et ont duré un mois.
Le coût total de la rénovation énergétique du bâtiment s’est élevé à 2 950 000 euros, soit 239 €/m2.
Coût moyen par logement a été estimé à 18 500 €.
La copropriété Desnouettes a bénéficié d’une aide financière de 140 000 € et du soutien de l’Agence parisienne du climat - guichet unique de la rénovation à Paris - via le dispositif CoachCopro, un service gratuit et indépendant, à la disposition des copropriétés.
Une subvention à l’audit global (Copropriété Objectif Climat) d’un montant de 8 925 euros a été attribué au projet par la Ville de Paris, l’ADEME et la Région Île-de-France.
Selon le bureau d’études ReeZOME qui a accompagné les copropriétaires sur l’ingénierie financière du projet, le reste à charge des copropriétaires après les travaux est très peu différent d’un ravalement simple.
L'étape de concertation avec les habitants a été clé pour montrer les atouts de la végétalisation et valider le paiement d’un petit surcoût par rapport à une toiture non-végétalisée.
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