Chambéry, un diagnostic multicritère de la surchauffe urbaine
Chambéry
Diagnostics réalisés

Collectivité concernée

Ville de Chambéry
60 000 habitants

Climat

Actuel : Tempéré à été frais sans saison sèche (Cfb)Futur : Tempéré à été chaud sans saison sèche (Cfa)

Année de réalisation

2021-2022

Coûts

Diagnostic : 31 000 € HT (hors coût d’installation du réseau de mesures)

Financement

Ville de Chambéry, lauréate de l'appel à projets «Ville perméable» (Agence de l’eau)

Pour aller plus loin

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Chambéry, un diagnostic multicritère de la surchauffe urbaine

Dans le cadre de sa politique de transition écologique, la ville de Chambéry a sollicité le bureau d’études TRIBU pour réaliser un diagnostic multicritère de la surchauffe urbaine. L’étude a analysé l’effet d'îlot de chaleur urbain, la vulnérabilité des habitants et le confort thermique de certains espaces publics. Ses résultats ont permis d’élaborer des stratégies d’adaptation à différentes échelles (préconisations sur des secteurs à enjeux, plan d’actions à l’échelle de la ville.) Un travail de sensibilisation et de pédagogie auprès de la collectivité et des acteurs de projets urbains d’une part, du grand public d’autre part, a été mené tout du long de l’étude.

Le diagnostic a révélé les enjeux de surchauffe par quartier et sur les espaces publics de centre-ville. Cette base a permis de requestionner le PLUi et le plan guide du centre ville pour que chaque opération participe à la fraicheur.

Jimmy BAABAA, Élu à la transition écologique de la ville de Chambéry

Besoin

  • Comprendre l’ampleur du phénomène d’îlot de chaleur urbain et ses impacts sur les habitants et les espaces publics.
  • Définir des stratégies d’adaptation efficaces à différentes échelles pour limiter la surchauffe urbaine.
  • Sensibiliser les acteurs locaux et le grand public aux enjeux de l’adaptation au changement climatique et mobiliser largement autour de la transition écologique de la ville.

Combinaison de méthodes de diagnostic utilisées

En contexte

Durant l'été 2022, 14 capteurs ont été répartis dans la ville pour mesurer la température de l'air à intervalles horaires, et leurs données ont été comparées avec celles de la station Météo-France Chambéry-Aix-les-Bains.

En contexte

Une analyse spatiale basée sur des indicateurs empiriques a été réalisée, incluant le coefficient de rafraîchissement urbain, la densité bâtie, l’occupation des sols et la part de canopée. Le bureau d'étude TRIBU s'est ensuite appuyé sur ces indicateurs pour classifier les zones climatiques locales (LCZ).

En contexte

Croisement avec des données sur la vulnérabilité des populations : exposition des habitants (densité, pollution de l'air et sonore), sensibilité des groupes (écoles, hôpitaux, zones prioritaires, ménages sous le seuil de pauvreté).

En contexte

Mesures mobiles de confort thermique : calcul de l’UTCI en prenant en compte la vitesse du vent, la température de l’air, la température du globe, l’humidité et le rayonnement.

En contexte

Enquêtes auprès des passants dans l’espace public : questionnaire sur leur ressenti et leur comportement face à la chaleur.

Principaux résultats

  • Conditions propices à la surchauffe quasi omniprésentes en juillet et août 2022, avec des températures nocturnes jusqu’à +8°C.
  • Un centre-ville vulnérable avec 3 fois plus de nuits tropicales car il cumule des facteurs d’exposition et de sensibilité et d'aléas.
  • Mesures du confort ressenti et d'usages de cinq espaces publics et identification des espaces refuges utilisés par les habitants en cas de forte chaleur.
  • Synthèse de l’analyse du confort thermique sur la place du Palais de Justice (TRIBU, 2022)
    Synthèse de l’analyse du confort thermique sur la place du Palais de Justice (TRIBU, 2022)
  • L’ensoleillement au centre-ville de Chambéry : zones en surchauffe (juin 2023, TRIBU)
    L’ensoleillement au centre-ville de Chambéry : zones en surchauffe (juin 2023, TRIBU)

Points de vigilance

  • Pour répondre à l'enjeu de la surchauffe à toutes les échelles, il convient d'avoir une approche qui prend en compte l'effet d'ICU et le confort thermique de jour et de nuit.
  • Les thermographies jour et nuit n’apportent pas d’informations supplémentaires par rapport à l’analyse par télédétection de l’occupation du sol.
  • La cartographie de l’intensité de l'effet d'ICU nécessite un travail d’explication et de sensibilisation pour être comprise.
  • Des capteurs ont été retirés en raison de données anormalement élevées dues à un manque de ventilation, et certains capteurs ont disparu faute de protection suffisante.
  • Les capteurs doivent être placés de manière à couvrir la diversité spatiale du territoire, en incluant les zones à enjeux et les zones de projets.

Et après ?

  • Des préconisations d’aménagement pour le centre-ville prennent en compte les contraintes techniques et les enjeux de surchauffe.
  • Modification des documents de planification, avec une orientation « Nature en ville » et une révision du PLUi pour mieux intégrer les enjeux climatiques.
  • Élaboration d’un plan d’actions de rafraîchissement urbain, incluant des démarches de sensibilisation et des outils d’aide à la décision, en collaboration avec les services et opérateurs.
  • Organisation de conférences et d’ateliers participatifs pour sensibiliser les habitants à l’enjeu de la surchauffe urbaine et promouvoir la "ville perméable".
  • Mise en place d’un observatoire de la surchauffe urbaine, avec un réseau de capteurs pour suivre l’évolution du climat et du microclimat de Chambéry.

Crédits

Ville de Chambéry (photo de couverture et contenu), TRIBU, ADEME