Identifier les vulnérabilités face aux vagues de chaleur
Analyse croisée des facteurs de risqueConfort thermique
Commune
- Identifier les zones et populations vulnérables face aux vagues de chaleur en croisant des données climatiques, sociales et urbaines.
- Prioriser les secteurs d’intervention pour adapter les politiques d’aménagement et améliorer la résilience thermique des territoires.
La méthode
Le niveau de vulnérabilité s’évalue en combinant l’exposition à un aléa, ici la probabilité et l’intensité des vagues de chaleur à venir, et la sensibilité du territoire, à laquelle le phénomène d’îlot de chaleur urbain participe. Les données sociologiques, socio-économiques et urbaines sont donc utilisées conjointement aux diagnostics climatiques réalisés, dans le but d’identifier les facteurs de vulnérabilités de la population au phénomène de surchauffe urbaine. En effet, des logements mal isolés, l’isolement des habitants, la précarité et l’âge aggravent les conséquences sanitaires des vagues de chaleur, de même que la carence en espaces verts ou frais limite considérablement la capacité à faire face à ces vagues de chaleur.
Le besoin
- Connaître les facteurs de vulnérabilité sociale propres à un territoire donné.
- Identifier les quartiers et les populations les plus exposés au phénomène d’îlot de chaleur urbain.
- Prioriser les actions à déployer dans une stratégie d’adaptation au changement climatique.
Les indicateurs étudiés
- Indicateurs de sensibilité : répartition cartographique des publics sensibles (précarité, âge, état de santé) et des établissements sensibles (crèches, écoles, hôpitaux, maison de retraite); et des infrastructures ou bâtiments mal adaptés (âge du bâti, absence d’isolation), etc.
- Indicateurs d’exposition : densité habitée dans les zones à enjeux, exposition à un cumul de nuisances (atmosphériques et acoustiques notamment), accessibilité et taille des espaces verts et rafraichissants, etc.
- Indicateurs climatiques : cartographie des zones à enjeux de surchauffe ou de l’intensité de l’ICU.
Avantages
- Cette méthode apporte une lecture plus approfondie et transversale du territoire, et une application directe de la climatologie aux enjeux de santé.
- Cette approche centrée sur l’humain, met en valeur des secteurs d’intervention, non pas nécessairement par rapport à l’intensité de l’ilot de chaleur mais par rapport aux risques associés (et/ou cumulés) à la surchauffe qui sont encourus par les populations qui s’y trouvent.
- Le croisement des données acquises sur le climat et l’urbain, avec des données statistiques sur la population est un bon levier pour l’intégration de mesures d’adaptation au changement climatique et de santé publique dans les documents de planification.
Points de vigilance
- Cette méthode ne constitue pas une cartographie de l’îlot de chaleur, mais une analyse de ses impacts sur la population. L’obtention de données sur la surchauffe urbaine est donc un préalable nécessaire à cette analyse.
- La définition des indicateurs de vulnérabilité, l’acquisition des données et leur exploitation peut s’avérer complexe suivant les territoires, et nécessiter la mobilisation d’une expertise scientifique spécifique.
- L’exploitation des données nécessite une certaine vigilance, compte tenu du maillage spécifique des données INSEE, par rapport aux maillages employés pour traiter des données climatiques.
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Mise en œuvre
- Collecte des données de vulnérabilité et de surchauffe urbaine
Les données suivantes sont à collecter et à intégrer au sein d’une même base de données géo spatialisée (SIG) :
- Données cartographiées sur la surchauffe urbaine : cartographie des zones à enjeux de surchauffe ou cartographie des températures réalisées préalablement
- Données sociales, sanitaires, démographiques, économiques de la population et du territoire
- Données sur la trame verte et bleue du territoire, la présence de l’eau en ville (à partir de données interne ou disponibles en accès libre)
- Réalisation de cartographies associées à la vulnérabilité de la population
L’association des données suivantes (non exhaustives) permet de caractériser la vulnérabilité de la population :
- Sensibilité de la population : localisation des logements sociaux, QPV, ERPS, populations vieillissantes, équipements d’accueil de la petite enfance et de santé;
- Sensibilité de l’habitat à la surchauffe : ventilation des tissus, végétalisation du parcellaire, isolation du bâti, accès à la ventilation traversante des logements, etc. ;
- Accessibilité des espaces de fraîcheur : isochrone autour des espaces verts publics, trame arborée et cheminements piétons et/ ou cycles, localisation des fontaines, zones de baignade, etc ;
- Exposition aux nuisances : évaluation de la pollution de l’air et de la pollution sonore, exposition de certains secteurs à des risques naturels, etc.
- Croisement et exploitation des données
La superposition de l’ensemble des données cartographiées permet de réaliser une analyse croisée des enjeux et d’identifier des secteurs prioritaires d’intervention, notamment :
- L’exposition du public au sein d’un environnement résidentiel dégradé, à partir du croisement des données air/bruit/ surchauffe et des données sur la vulnérabilité des tissus/localisation des publics sensibles ;
- Le degré de vulnérabilité futur de secteurs opérationnels, par le croisement des données air/bruit/ surchauffe et des données sur les secteurs mutables ou en cours d’aménagement.
Matériel et données nécessaires
Système d’information géographique (SIG) : Données cartographiées sur l’ilot de chaleur urbain grâce à un diagnostic préalable.
Données sociales, démographiques et sanitaires : Elles sont issues d’enquêtes statistiques quantitatives, de l’INSEE, ou de documents de planification
En savoir plus
- Chambéry, Étude de 5 espaces publics du centre-ville (TRIBU)
- St Omer, Diagnostic de la surchauffe en centre-ville ancien (projet Cool Towns)
Méthodologies associées
Consultez les méthodologies de diagnostic associéesÎlot de chaleur urbain
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Espace public
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Crédits
TRIBU, Crédit image AGURAM, LOTERR