MUSTARDijon : 92 stations pour caractériser l'effet d'ICU à l'échelle métropolitaine
Dijon
Diagnostics réalisés

Collectivité concernée

Métropole de Dijon (257 000 habitants)

Climat

Actuel : Climat tempéré à été frais sans saison sèche (Cfb)Futur : Climat tempéré à été chaud sans saison sèche (Cfa)

Année de réalisation

Depuis 2014

Financement

CNRS, ADEME, Dijon Métropole, Université Bourgogne Franche-Comté, ARS Bourgogne Franche- Comté, POPSU Métropoles, Région Bourgogne Franche- Comté, Contrats de plan État-région

Pour aller plus loin

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MUSTARDijon : 92 stations pour caractériser l'effet d'ICU à l'échelle métropolitaine

Depuis 2014, le réseau MUSTARDijon surveille en continu la température et l’humidité de l’air à Dijon grâce à 92 stations. Portée par l’université de Bourgogne, Dijon Métropole et l’ADEME, cette opération permet de caractériser l'effet d'îlot de chaleur urbain (ICU) et l’impact des aménagements sur son évolution. Ce dispositif a aussi contribué à identifier les îlots de fraîcheur (IFU) via le programme SAVE-IFU, ce qui a apporté des données précieuses pour adapter la ville aux enjeux climatiques et améliorer le confort thermique des habitants.

L’engagement dans la lutte contre le réchauffement climatique et l’adaptation à ses effets est au cœur du projet métropolitain, de même que l’attention portée à la biodiversité, autre crise environnementale majeure. Pour être éclairé, partagé et mobilisateur, cet engagement nécessite de la connaissance concrète et accessible aux acteurs et aux citoyens. Il faut comprendre pour agir. Le projet MUSTARDijon répond à cet impératif sur un registre essentiel à la préservation de notre qualité de vie présente et future.

ean-Patrick MASSON - Vice-président de Dijon Métropole délégué à la transition écologique

Besoin

  • Comprendre l’effet d'ICU : Analyser les variations de températures et d’humidité pour mieux cerner les impacts du phénomène sur le climat présent et futur de la métropole.  
  • Évaluer les aménagements urbains : Mesurer l’efficacité des projets d’urbanisme sur le microclimat local.  
  • Identifier des solutions durables : Trouver des moyens de réduire les effets de surchauffe et d’améliorer le confort thermique des habitants.

Combinaison de méthodes de diagnostic utilisées

En contexte

Un réseau de 92 stations fixes connectées, déployé progressivement depuis 2014, mesure en continu la température et l’humidité de l’air, avec 25 stations équipées de capteurs de vent et de rayonnement solaire. Des campagnes mobiles (à vélo et à pied) ont permis de comparer les données en temps réel sur des secteurs ciblés. En complément, des réseaux éphémères ont évalué l’impact climatique local de projets d’aménagement, comme sur le quartier Heudelet.

En contexte

Une cartographie des LCZ a été réalisée sur Dijon Métropole pour analyser l’occupation des sols et ses effets sur le climat. Deux ambiances distinctes ont été identifiées : les ambiances urbaines, caractérisées par la compacité, la densité et la hauteur du bâti, et les ambiances rurales, définies par le type de végétation.

Principaux résultats

  • Un phénomène d'ICU marqué : 24°C en centre-ville contre 19°C en milieu rural la nuit pendant la canicule de 2018.  
  • Des zones contrastées : Dijon et Chenôve forment un double noyau chaud, tandis que la vallée de l’Ouche et le parc de la Colombière agissent comme des îlots de fraîcheur.  
  • Impact sanitaire : L’ICU, qui se produit la nuit de février à octobre, amplifie les risques sanitaires lors des vagues de chaleur. Des solutions d'adaptation sont par conséquent nécessaires.
  • Cartographie LCZ de la métropole de Dijon. Source : Geoclimate - BD - Topo V2
    Cartographie LCZ de la métropole de Dijon. Source : Geoclimate - BD - Topo V2
  • Localisation des stations du réseau MUSTARDijon (2014 à 2021), Crédit : Richard et al, 2022
    Localisation des stations du réseau MUSTARDijon (2014 à 2021), Crédit : Richard et al, 2022

Points de vigilance

  • Choix des stations : Privilégier des stations connectées pour faciliter l’exploitation des données, et éviter les relevés manuels peu pratiques à grande échelle.  
  • Localisation stratégique : Placer les stations dans des sites ouverts, à 3 m de hauteur, sans ombres portées, pour garantir des mesures représentatives de l’ambiance thermique.  
  • Maintenance régulière : Assurer un entretien constant des stations et anticiper les pannes pour maintenir la qualité des données.  
  • Cartographie LCZ : Pertinente à l’échelle d’une agglomération, elle nécessite des services SIG que les collectivités ont rarement à plus petite échelle.
  • Accompagnement post-étude : Fournir un soutien aux collectivités pour une mise en œuvre opérationnelle des résultats.

Et après ?

  • Diffusion de la plaquette « Enseignements du programme MUSTARDijon » pour partager les résultats.
  • Mise en place d’un protocole avec Météo-France pour installer des stations météorologiques et des abris.
  • Observation de l’impact thermique d’un nouveau quartier en construction.
  • Approfondissement des travaux via le programme SAVE-IFU, qui étudie les effets des formes urbaines sur la température de l'air à l’horizon 2050.

Crédits

Yves Richard, Dijon Métropole, TRIBU, ADEME