Avec le dérèglement climatique, les vagues de chaleur sont plus fréquentes, plus intenses mais aussi plus précoces dans la saison. Cela a des conséquences sur le fonctionnement des écoles et des établissements scolaires dont le bâti n’est pas toujours conçu pour faire face à de telles situations. Les précédentes vagues de chaleur ont montré que toutes les régions pouvaient être concernées par cette problématique. Ces évolutions questionnent donc le niveau d’adaptation actuel et futur à la surchauffe estivale des bâtiments scolaires (renforcé par l’effet d’ICU) et invitent à ajuster dès à présent les cahiers des charges des projets de construction d'établissements pour répondre à cet enjeu.
Les vagues de chaleur affectent la santé des enfants, particulièrement les tout-petits en maternelle, qui ont du mal à réguler leur température corporelle et à s'adapter aux conditions chaudes.
Les établissements ne disposant pas de structures d'ombrage en façade, de ventilation adaptée ou d’une bonne isolation peinent à maintenir une température intérieure acceptable et mettent en péril l’accueil des élèves lors de périodes de canicule.
Les établissements aux façades non-isolées sont voués à l’utilisation d’une climatisation lors des fortes chaleurs estivales qui contribue à accentuer le phénomène d’ICU et alourdir le bilan énergétique.
Le confort thermique d’été dit "passif" est basé sur l’ombrage, le rafraîchissement nocturne et la minimisation des apports internes.
L’isolation thermique des bâtiments (rénovation ou construction neuve) permet de garantir le confort des personnes en été comme en hiver en limitant le recours à la climatisation et au chauffage. Le choix des matériaux d'isolation thermique est influencé par la réglementation RE2020, qui favorise les isolants biosourcés pour leur empreinte carbone réduite et leurs propriétés de déphasage particulièrement efficaces pour garder la fraîcheur. Le principe du confort d'été par l'isolation thermique repose également sur une adaptation des comportements (limitation de l'apport de chaleur interne, gestion des flux thermiques entrants et sortants, etc.). Pour en savoir plus, consulter la fiche dédiée à l'isolation thermique.
Les matériaux à albédo élevé sont de plusieurs nature : membranes réflechissantes sur les toits, revêtements pour les sols extérieurs (dalles ou pavés réfléchissants), revêtements routiers ou de bâtiments à enrobés reflectifs (béton désactivé, gravillons blancs), etc. Pour en savoir plus, consulter la fiche dédiée aux revêtements à albédo élevé.
Grâce à leur ombre et à leur évapotranspiration, les végétaux en façade permettent non seulement de rafraîchir l'intérieur des bâtiments mais aussi de contribuer à la lutte contre l'effet de d'îlot de chaleur urbain (ICU). La végétalisation d'une façade peut se faire soit à partir du sol directement, les racines de plantes grimpantes y puisent leur nourriture et l'eau, soit en intégrant la flore au bâtiment, via des balconnières, des jardinières ou des systèmes plus complexes de murs végétaux. Toutefois, l’efficacité du mur végétalisé dépend du type constructif de la façade, des plantes utilisées, de l’irrigation nécessaire mais surtout du climat local environnant. Il convient donc de prendre en compte l'ensemble de ces facteurs avant de se lancer. Pour en savoir plus, consulter la fiche dédiée aux façades végétalisées.
Une toiture végétalisée, lorsqu’elle est revêtue d'une végétation adaptée, agit comme un régulateur thermique urbain qui contribue à lutter contre le phénomène d’îlot d’ICU. Grâce à l'évapotranspiration des plantes, elle libère de la vapeur d'eau et abaisse ainsi la température de l'air au-dessus de la végétation. Cette action contribue à réduire la chaleur estivale dans la ville. De plus, ces toitures absorbent les rayons du soleil et limitent ainsi le stockage de chaleur par les surfaces minérales. Résultat : elles n'ajoutent pas à la chaleur ambiante et favorisent le refroidissement nocturne, réduisant jusqu'à 70 % la chaleur émanant des bâtiments (livingroofs.org, 2004). Pour en savoir plus, consulter la fiche dédiée aux toitures végétalisées.
La ventilation naturelle se base sur la circulation d'air entre différentes zones du bâtiment et l'effet de cheminée qui favorise un flux vertical et horizontal. Pour que cette ventilation soit efficace, il est important de considérer les températures extérieures et les courants d'air. Dans les bâtiments neufs conformes aux nouvelles réglementations, la gestion de l'air est désormais pilotée par des capteurs intelligents qui s'adaptent aux conditions météorologiques. La ventilation naturelle hybride, qui combine les forces motrices naturelles avec une assistance mécanique légère, s’impose aujourd’hui comme une solution viable et durable - notamment parce qu'elle permet d'optimiser la consommation énergétique des dispositifs auxiliaires. Pour en savoir plus, consulter la fiche dédiée à la ventilation naturelle.
Proposer un éventail de bonnes pratiques visant à améliorer le confort thermique pendant les vagues de chaleur, également appelé confort d’été, dans les écoles. Le guide présente les principales modalités de gestion des bâtiments permettant de préparer et limiter l’impact des vagues de chaleur.
Le diagnostic de performance énergétique (DPE) renseigne sur la performance énergétique et climatique d’un bâtiment (étiquettes A à G), en évaluant sa consommation d’énergie et son impact en terme d’émissions de gaz à effet de serre. Il a pour objectif de recommander des travaux à réaliser pour améliorer l’isolation des bâtiments et d’estimer ses charges énergétiques.
Améliorer les connaissances des propriétaires et des gestionnaires sur les solutions techniques, architecturales et comportementales qui permettent d’améliorer le confort d’été. Il cible les bâtiments existants, les préconisations émises pouvant néanmoins être reprises dans les opérations de construction.
Le diagnostic de confort thermique dans un bâtiment scolaire repose sur l'évaluation de plusieurs facteurs clés. Pour déterminer le confort en été, il est essentiel de prendre en compte les éléments suivants : les modalités et dispositifs de rafraîchissement des locaux, l'organisation des locaux et leur exposition, la part de vitrage de chacune des façades et leur exposition, l'efficacité des protections solaires existantes, le niveau d'isolation, la nature et la couleur des toitures et des façades, la part de surfaces extérieures végétalisées et ombragées, la capacité d'une salle "refuge", le mode de ventilation des locaux, etc. L'évaluation du confort estival d'un bâtiment existant nécessite l'analyse de plusieurs facteurs, mais leur importance varie et par, exemple, des dispositifs de rafraîchissement des locaux peuvent compenser d'autres déficiences. Prendre en compte les conditions climatiques du lieu (humide, sec, nuits fraîches ou non) est important pour retenir les facteurs les plus pertinents.
Il est recommandé de prévoir des zones ombragées d'une surface adéquate pour les élèves, idéalement grâce à des aménagements végétaux. Cependant, il est également envisageable d'installer des structures permanentes ou mobiles, particulièrement pour couvrir les zones à forte fréquentation.
Il est essentiel de vérifier régulièrement le bon fonctionnement des systèmes de ventilation, en particulier avant les périodes de chaleur, et de configurer les équipements pour permettre une surventilation nocturne lorsque cela est possible. Pour les écoles dotées de systèmes de rafraîchissement, une maintenance préventive avant l'été est recommandée, avec des consignes telles que maintenir la température intérieure à 26°C en limitant l'écart avec l'extérieur à 7°C. Dans les bâtiments ventilés naturellement, il est important de s'assurer du bon fonctionnement des ouvrants et des dispositifs d'occultation des fenêtres, tels que les volets et les stores.
