Didier Routoulp, Directeur des Services Techniques, Mairie de Bram (didier.routoulp@villedebram.fr)
Ville de Bram
Le jardin de pluie de Bram est un projet innovant répondant au fort ruissellement urbain dans ce village d'Occitanie situé en plaine alluviale. Le quartier du Téoulel était particulièrement concerné par cette problématique car son exutoire était une ancienne sablière, limitant l'infiltration lors des fortes pluies. Le projet a exploité la capacité d'infiltration naturelle en créant des zones d'absorption pour les eaux de ruissellement et offre aujourd’hui une solution de rafraîchissement urbain aux riverains. Il comporte des bassins de rétention, des zones de filtration, des plantes adaptées et des espaces de détente. Cette initiative est remarquable en ce qu’elle répond aux attentes d’agréments des riverains tout en adressant les défis du changement climatique. Elle s’est inscrite dans le cadre de l’Appel à projets « Osons désimperméabiliser » de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse.
Désimperméabiliser a d’autres avantages : lutter contre la chaleur dans les villes et donc améliorer la qualité de vie ; recharger les nappes phréatiques. Les élus sont très sensibles à cette reconquête à vocation écologique : ça fait vendre un quartier et une ville. Cela n’a que des avantages, y compris souvent de coûter moins cher qu’un réseau de collecte traditionnel.
La création de trois bassins rectangulaires (avec comblement partiel du « trou ») a été décidée pour augmenter la capacité d’infiltration. Leur dimension est d’environ 40 x 20 m, leur surface totale de près de 2 400 m2 pour une profondeur maximum de 2 m. Le reprofilage de la parcelle vise à créer des berges plus accessibles, en pente douce (entre 33% et 45 %), sans danger pour les promeneurs. L’option technique retenue dans ce projet exploite pleinement les qualités naturelles d’un sol alluvial. En effet, une surface de 2 400 m² permet de recueillir et d’infiltrer rapidement les eaux pluviales collectées sur 10 hectares. Ceci illustre l’intérêt de composer avec les atouts d’un site.
Le projet intègre une végétalisation de la parcelle avec la plantation d’espèces adaptées au milieu aquatique qui contribue à l’embellissement du jardin : 25 arbres (aulnes, saules et frênes) et 450 arbustes et plantes (carex, arum, jonc, roseaux, alpiste faux-roseau…) ont été plantés. Ces plantations permettront également de créer des zones d’ombre pour les promeneurs. Avec cet aménagement paysager, la reconstitution d’une végétation de berges (roseaux/typha) pouvant accueillir une faune et une flore spécifiques des zones humides est particulièrement intéressante pour la trame verte et bleue de la commune.
Le parti pris de la Ville de Bram est de laisser le site en prairie naturelle avec accès libre aux promeneurs, comme espace naturel de proximité d’un quartier résidentiel.
Les travaux pour réaliser le jardin de pluie ont duré deux mois et ont démarré en septembre 2015. La maîtrise d’ouvrage a été assurée par le service technique de la mairie de Bram et a nécessité la mobilisation d’un agent.
Le coût total du projet s’est élevé à 40 000 euros. La Ville de Bram a été soutenue à hauteur de 20 000 euros apportés par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse.
Assurer la bonne filtration naturelle de l'eau afin qu'elle retourne dans la nappe phréatique nécessite une attention particulière lors de l'entretien des bassins et de leur végétation pour éviter tout risque de colmatage ou d'engorgement, tout en garantissant la facilité d'accès pour les équipes chargées de leur maintenance.
🔗 Consulter la fiche projet “Valoriser les eaux pluviales en jardin de pluie” de l’Ademe
🔗 Visiter le site de la Ville de Bram pour trouver plus d’informations sur le projet
🔗 Consulter l’ouvrage dédié aux jardins de pluie du Cerema
Ville de Bram, Cerema, Ademe, La Dépêche, F.D Richard/flickr, J. Channell/Shutterstock, RNR Confluence
