Nanterre face au défi climatique : Cartographier la chaleur, cultiver la fraîcheur
Nanterre
Diagnostics réalisés

Collectivité concernée

Ville de Nanterre (95 000 habitants)

Climat

Actuel : Climat tempéré à été frais sans saison sèche (Cfb)Futur : Climat tempéré à été chaud sans saison sèche (Cfa)

Année de réalisation

2020-2021

Coûts

Coût total : 49 500 € HT (dont enquête du ressenti thermique : 19 500 € HT)

Financement

Ville de Nanterre

Pour aller plus loin

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Nanterre face au défi climatique : Cartographier la chaleur, cultiver la fraîcheur

Dans le cadre de son plan climat, la ville de Nanterre a lancé une étude pour caractériser le phénomène d’îlot de chaleur urbain (ICU) et identifier les zones de fraîcheur sur son territoire. En croisant diverses méthodologies, telles que la cartographie, les simulations, les enquêtes et l’analyse des facteurs de risques, ce diagnostic a permis de formuler des actions concrètes pour réduire la surchauffe. L’étude a permis d'intégrer l'effet d'ICU dans des réflexions sur l’aménagement urbain, en particulier concernant la place du végétal en ville. Une concertation approfondie avec les habitantes et habitants de Nanterre a permis d'ancrer ce travail un vécu à une maille fine, qui garantit la pérennité des solutions proposées.

Cette étude a mobilisé tous les acteurs : habitants, services municipaux en lien avec la petite enfance, la santé, l’aménagement, ainsi que les opérateurs et les aménageurs locaux.

Alexis MARTIN - Adjoint à la transition écologique et au patrimoine communal

Besoin

  • Identifier les zones à enjeux de surchauffe : caractériser l'effet d'îlot de chaleur urbain et les points de fraîcheur pour mieux comprendre les disparités thermiques sur le territoire.  
  • Adapter l’aménagement urbain : Intégrer des solutions pour atténuer l’ICU et renforcer la végétalisation dans les projets de développement.  
  • Protéger les habitants les plus vulnérables : Proposer des actions concrètes pour améliorer le confort thermique et réduire les risques sanitaires liés aux vagues de chaleur.

Combinaison de méthodes de diagnostic utilisées

En contexte

La première étape du diagnostic a consisté en une cartographie de l’effet d'îlot de chaleur urbain, réalisée grâce à une thermographie satellite (données Landsat du 1er juillet 2018 à 14h, résolution 30m) et une analyse aérienne par drone sur des sites ciblés, offrant une vision globale et fine des températures de surface sur le territoire.

En contexte

Les mesures de température de l’air ont servi à valider et affiner les résultats de la thermographie satellite. Neuf capteurs fixes, installés sur des points clés (zones chaudes, fraîches et intermédiaires), ont permis un suivi précis, complété par une évaluation du confort thermique via des déambulations à vélo avec un thermomètre à boule noire.

En contexte

Les enquêtes de vécu des habitants ont combiné un questionnaire en ligne, des micro-trottoirs et des balades thermiques pour explorer leur ressenti face aux fortes chaleurs. Ces méthodes ont permis de recueillir des perceptions variées et de localiser les points chauds et zones de fraîcheur.

En contexte

Les résultat des analyses thermographiques ont été croisés avec les caractéristiques socio-économiques de la population, des données relatives à la pollution atmosphérique et acoustique, les températures médianes de surface et le pourcentage d’espaces verts publics. L’objectif était de montrer l’impact sanitaire lié aux fortes chaleurs et d’identifier la vulnérabilité du territoire.

Principaux résultats

  • Les zones commerciales et industrielles (25% du territoire) et le quartier du Petit Nanterre sont les points les plus chauds et exposés à l’effet d'ICU.  
  • Les capteurs fixes ont permis de confirmer les secteurs à fort enjeu de surchauffe, identifiés au préalable à l’aide de la thermographie satellite.
  • Les mesures mobiles ont mis en évidence l’inconfort thermique des aires de jeux pour enfants.
  • 41% des répondants aux enquêtes de vécu jugent leur quartier peu agréable en cas de forte chaleur, avec 32% le trouvant « pas du tout » vivable.  
  • Les habitants ont suggéré des améliorations pour renforcer le confort thermique lors des vagues de chaleur.
  • Carte des parcours de mesures mobiles effectués à vélo pendant l’été 2020 (source : NEPSEN, 2023)
    Carte des parcours de mesures mobiles effectués à vélo pendant l’été 2020 (source : NEPSEN, 2023)
  • Résultats de l’enquête en ligne : part de satisfaction par quartier selon le critère «endroit où il fait bon vivre quand il fait très chaud». Crédit : NEPSEN, 2023.
    Résultats de l’enquête en ligne : part de satisfaction par quartier selon le critère «endroit où il fait bon vivre quand il fait très chaud». Crédit : NEPSEN, 2023.

Points de vigilance

  • Un engagement fort des élus et une collaboration étroite avec les services municipaux sont essentiels pour intégrer l’effet d'ICU dans l’aménagement urbain.
  • La thermographie seule ne suffit pas : elle cartographie les températures de surface mais doit être couplée à des mesures de terrain et des analyses de vulnérabilité pour une évaluation complète de la surchauffe urbaine.
  • Expliquer les différences entre températures de surface et ICU est important pour sensibiliser décideurs et habitants.
  • Les enquêtes de vécu, bien que précieuses, ne remplacent pas une véritable étude sociologique respectant les quotas socio-économiques.

Et après ?

  • Création d’une boîte à outils opérationnels pour prévenir l’expansion et l’augmentation de l’effet d'ICU.
  • Recommandations spécifiques pour les futurs quartiers de Nanterre afin de limiter la surchauffe urbaine.
  • Formation des services municipaux pour maîtriser l’outil Score ICU de NEPSEN.
  • Prise en compte du phénomène d'ICU dans le futur PLUi (OAP, règlement) et documents annexes (chartes qualité et plan canicule).
  • Approfondissement de l’étude ICU avec la caractérisation des types d’occupation des sols (interactions entre tissus urbains, espaces publics et bâtiments)

Crédits

NEPSEN-E6, îLO Paysages, Ville de Nanterre, TRIBU, ADEME