À l’échelle d’un établissement scolaire en milieu urbain dense, l’eau de pluie s’écoule presque exclusivement par le réseau d’égouts, où elle rejoint les eaux usées. Elle est donc considérée comme un déchet. Les ouvrages paysagers de gestion des eaux pluviales sont basés sur le principe de gestion à la source, au plus près de la surface qui reçoit les précipitations (toitures, trottoirs, cours). Ils ralentissent les flux d’évacuation des eaux pluviales et peuvent potentiellement les infiltrer sur place. Les végétaux sont un des meilleurs moyens de lutte contre la surchauffe urbaine. Leur offrir un accès en pleine terre et une irrigation régulière grâce à une gestion raisonnée des eaux pluviales est un excellent moyen de les rendre autonomes et de déployer tout leur potentiel rafraîchissant.
Les ouvrages paysagers permettent de gérer efficacement le cycle de l’eau et d’assurer la croissance d’une végétation qui pourra restituer de la fraîcheur grâce à l'évapotranspiration, offrant ainsi une réduction locale de la température de l’air au sein des cours d'école.
Les arbres et la végétation procurent un ombrage essentiel, créant des zones plus fraîches et un meilleur confort thermique pour les enfants et les adultes.
À l'échelle du quartier, les ouvrages de gestion des eaux pluviales dans les écoles permettent de lutter contre le phénomène d’ICU grâce aux espaces végétalisés qu’ils rendent autonomes et efficaces.
Les bordures ajourées permettent de protéger la végétation du piétinement tout en ne faisant pas obstacle au chemin de l’eau de pluie vers les espace végétalisés (bordures ajourées, sciées, posées en créneau, gabions).
Les structures alvéolaires ultra-légères (SAUL), sont des systèmes modulaires polymères constitués de matériaux themoplastiques. Elles sont conçues pour stocker les eaux pluviales provenant de différentes sources telles que les toitures, les voiries, les parkings, ou encore les cours d'école. La principale fonction de ces structures est de permettre le stockage temporaire de l'eau pendant les précipitations intenses, facilitant ainsi sa réutilisation ultérieure pour des besoins tels que l'arrosage ou le nettoyage. Bien qu'efficaces, leur entretien doit être prévu dès la conception en raison d'un risque de colmatage avec le temps, étant généralement enfouies et donc difficiles d'accès.
La tranchée d’infiltration est un ouvrage de faible profondeur rempli de granulats assurant un pourcentage de vide important. Les tranchées infiltrantes sont couplées à un système de rétention qui permet de stocker l’eau de pluie temporairement avant infiltration ou restitution à débit limité vers l’exutoire prévu. Ces ouvrages sont faciles à mettre en œuvre et ont un faible coût à la réalisation et à l’exploitation.
C’est un ouvrage simple qui permet de stocker et d’infiltrer l’eau pluviale. Dans cet aménagement linéaire et peu profond, le fond et les bords sont protégés par un géotextile pour éviter le colmatage. Elle est ensuite remplie de matériaux granulaires (graves poreuses, billes d'argiles, SAUL, etc.). La partie superficielle peut être recouverte de pelouse ou d’un revêtement perméable.
Les puits d'infiltration des eaux pluviales stockent et évacuent temporairement l'eau de pluie en la laissant s'infiltrer dans le sol perméable. Ils recueillent l'eau via une chambre de décantation, utilisant des matériaux filtrants et une doublure en géotextile pour filtrer les éléments polluants. Souvent associés à d'autres techniques de stockage, comme les tranchées drainantes, ils existent en deux types principaux : puits comblés et puits creux. Ces structures augmentent ainsi la capacité de stockage des eaux pluviales dans les zones où les espaces verts sont restreints.
La noue d'infiltration est une légère dépression végétalisée servant à gérer naturellement les eaux de pluie. Elle utilise un substrat drainant pour favoriser l'infiltration de l'eau dans le sol. Souvent présente dans les espaces verts ou les cours d'écoles, elle peut être utilisée pour délimiter des zones, créer des éléments ludiques ou marquer des espaces infranchissables. Les végétaux qu'elle abrite améliorent l'infiltration des eaux de pluie, dégradent certaines pollutions et favorisent la biodiversité. Alimentée par ruissellement diffus ou canalisations, elle peut être associée à une tranchée d'infiltration pour les terrains moins perméables. Cette méthode, adoptée pour soulager les réseaux de drainage classiques, est couramment intégrée dans les nouveaux projets, notamment autour des jardins pédagogiques des collèges.
La fosse de plantation de ces arbres permet de recevoir, stocker et infiltrer les eaux de ruissellement. L’eau de pluie est acheminée de manière directe (infiltration au travers d’un revêtement perméable ou ruissellement depuis les surfaces imperméables environnantes) ou indirecte (drains). Il existe différentes structures d'arbres de pluie : système de Stockholm, mélange terre-pierre, structures alvéolaires ultra légères (SAUL), système flottant, etc.
Les réservoirs paysagers se présentent sous forme de bacs ou de jardinières qui stockent l’eau de pluie provenant des toitures et dans lesquelles poussent des végétaux. L’eau pluviale est en contact avec le substrat planté. Le trop plein peut être déversé dans le réseau d’assainissement. Le raccordement aux réseaux d’eaux pluviales de toitures se fait via un dispositif d'alimentation simple. Si le sous-sol le permet, un système d’infiltration peut completer le dispositif.
Pollution des sols, diagnostic canalisation, thermographie, biodiversité...
Ce bilan est nécessaire pour concevoir et dimensionner la taille de l’ouvrage par rapport aux pluies attendues. Une surverse permet de gérer le trop-plein d’eau éventuel en l’évacuant dans le réseau d’égouts. Le dimensionnement des ouvrages relève de la compétence de bureaux d’études spécialisés dans les techniques alternatives.
Etude du climat actuel et futur pour choisir des végétaux adaptés et dimensionner l’ouvrage afin qu’il puisse gérer des inondations.
L’étude permet de déterminer la nature du sol et d’évaluer sa perméabilité. Si l’infiltration n’est pas possible ou non souhaitée, elle peut être déportée vers une zone d’infiltration proche ou stocké dans une structure réservoir pour réutilisation.
L’ouvrage sera dimensionné en tenant compte de la capacité d’infiltration du sol, afin d’absorber des pluies fortes et répétées. L’eau percole généralement en quelques heures. En moyenne, les ouvrages de gestion intégrée sont inondés 2 jours par an (Graie, 2015).
Désimperméabilisation si besoin de la surface qui va accueillir l’ouvrage paysager : découpe de l’enrobé (ou du béton asphalte) aux dimensions de l’ouvrage. Démolition éventuelle du réseau de collecte des eaux pluviales. Si le nivellement est entièrement repensé, les espaces végétalisés pourront être décaissés par rapport aux surfaces imperméables afin de faciliter le ruissellement.
Création d’une dépression dans le sol et fond de forme.
Cette tranchée permet à la pluie d’être absorbée directement par la terre, au pied des végétaux.
Nivellement fin des surfaces entourant l’ouvrage pour y diriger le ruissellement. Mise en place éventuelle de bordures qui ne font pas obstacle au chemin de l’eau de pluie. Les eaux de ruissellement des surfaces imperméables de la cour doivent être dirigées vers les zones de pleine terre (nivellement fin du sol).
Un système de surverse est prévu. Les ouvrages peuvent être raccordées au réseau d’assainissement afin que le surplus d’eau ne déborde pas dans la cour en cas de forte pluie.
Il est important de clarifier la gestion à l’interface entre les compétences de l’assainissement et des espaces verts car elle peut s'avérer parfois complexe. La mise en place d’un carnet de gestion avec les différents services de la ville est une pratique courante pour conserver les aménagements créés.
L'implication des élèves dans l'entretien des plantes crée du respect pour celles-ci.