Pour combattre les îlots de chaleur en milieu urbain, de nombreuses collectivités ont entrepris des initiatives de verdissement dans les écoles, parmi lesquelles la création de jardins potagers. Ces aménagements contribuent non seulement à atténuer les problèmes de chaleur, mais également à enrichir les enseignements relatifs à la cohabitation, à la nature et à ses cycles biologiques. Le plus souvent ces jardins pédagogiques et ces potagers sont initiés par le corps enseignant en collaboration avec les parents et les grands-parents. Ces espaces sensibilisent les élèves à l'importance d'une alimentation durable et saine, et s'inscrivent dans des programmes nationaux d'éducation nutritionnelle.
Les expériences récentes de réaménagement de cours d'écoles ont prouvé que la végétalisation permet de lutter contre le phénomène d’ICU grâce à l’ombrage, au stockage de chaleur, et au stockage des eaux pluviales.
La présence de végétation permet d’offrir de l’ombre fraîche qui améliore sensiblement le confort thermique des usagers.
L’émergence de jardins potagers ou de vergers dans les cours d'école accompagne la prise en considération croissante des enjeux de sensibilisation à la biodiversité et à une alimentation saine et durable.
Une jardinière est un bac manufacturé en béton ou en céramique, destiné à recevoir des plantes ornementales. Elle est souvent utilisée dans les jardins, sur les terrasses ou encore en façade pour la végétalisation. En fonction de l'épaisseur de substrat qu'elles contiennent, les jardinières peuvent entraîner des modifications structurelles majeures, par exemple si elles sont fixées à un mur ou dans le cas d'un jardin suspendu sur dalle. Les zones de plantation doivent avoir une profondeur minimale de 15 à 30 cm pour un bon drainage et pour permettre le développement des racines. Avec une profondeur plus importante (de 30 à 80 cm), les jardinières peuvent accueillir une végétation de taille basse ou moyenne.
Les strates végétales dans un environnement comprennent un ensemble d'éléments verts. Elles contribuent au rafraîchissement urbain en fournissant de l'ombre et par l'évapotranspiration. Dans tout projet, une diversité de strates végétales est recommandée, en choisissant des variétés résistantes à la sécheresse et d'origine locale pour créer un écosystème riche en habitats. Le paillage est une pratique préconisée pour maintenir l'humidité du sol. Protéger les nouvelles plantations est crucial pendant leurs premiers mois de croissance. Les strates végétales principales se divisent par hauteur (valeurs indicatives) :
Il existe également la strate musicale pour les mousses et champignons, ainsi que les strates des plantes aquatiques pour les environnements type plans d'eau et bassins.
Les arbres de taille moyenne ou grande, dotés d'un feuillage dense, sont souvent préférés pour offrir de l'ombre et maintenir la fraîcheur. Leur choix doit anticiper les changements climatiques. Dans les espaces urbains ou passants, ils ne doivent pas obstruer la circulation ni menacer l'environnement immédiat, par exemple les lignes aériennes de contact des voies de tramway. Les arbres de grande taille sont plus fragiles car leurs racines courtes et tordues ont du mal à s'adapter à des vents forts, contrairement aux jeunes arbres qui développent des racines plus longues et résistantes, pourvu qu'ils aient un espace souterrain suffisant, un aspect à évaluer préalablement.
La fosse d'arbre est créée individuellement pour un arbre isolé ou en cas d'impossibilité d'une fosse continue, par exemple en présence de réseaux ou d'espace limité. Elle doit respecter un volume minimum de 9 m³ en terre végétale ou 12 m³ en terre-pierre, avec une largeur minimale de 1,80 m. Creusée à une profondeur maximale de 1,5 mètres, elle est remplie de terre adaptée et peut nécessiter un drainage supplémentaire si le sol est peu perméable. Un pare-racine peut être installé à 70 cm de profondeur pour protéger les racines. Dans le cas des jardins suspendus sur dalle, des arbres tiges peuvent être plantés dans des jardinières profondes et dans des fosses, avec une implantation correspondant aux poteaux porteurs de la dalle.
Dans les espaces restreints, très fréquentés ou nettoyés avec des machines, il faut protéger l’arbre des chocs et blessures. Des protections temporaires (toile de jute, natte de jonc ou de bambou, manchon grillagé) pour les jeunes arbres peuvent être suffisants. Ils sont peu coûteux, faciles à installer, enlever et réutiliser. Dans les espaces publics accueillant des véhicules, il faut protéger les arbres des collisions et des chocs. L’installation de protections de plus long terme est nécessaire : corsets métalliques, bordures surélevées, barrières, rambardes et plots, mobilier urbain (bancs, supports vélo).
Le substrat, composition essentielle des milieux de culture, se compose d'une fraction organique (fibres de bois, composts d’écorce, etc.) et d'une fraction minérale (pouzzolane, argile expansée, etc.). Il est crucial pour le développement des plantes et doit être adapté selon le projet : terre végétale, mélanges minéraux ou organiques. Dans certains contextes, il doit répondre à des critères spécifiques tels que la rétention d'eau et le pourcentage de matières organiques, adaptés au type de végétation choisi : des gazons demandent un substrat plus épais que les sedums, par exemple.
Dans une démarche de gestion écologique, les déchets verts issus de l’entretien des plantations peuvent être valorisés. Le compost pourra être réutilisé pour la végétation de la dalle.
L'ensemble des outils, équipements et instruments utilisés pour cultiver, entretenir et aménager un jardin potager de manière efficace et durable. Cela peut inclure des outils à main tels que des brouettes, grelinettes, arrosoirs, pelles rondes, pelles carrées, bêches, genouillères, sécateur, etc. Mais aussi des équipements mécanisés comme des tondeuses par exemple. L'objectif est d'optimiser les pratiques de jardinage pour favoriser une gestion écologique et responsable de l'espace cultivé.
Ces bacs de plantation rendent notamment le potager accessible aux personnes à mobilité réduite.
Les principaux critères de choix de la parcelle de pleine terre sont : l'accessibilité, la taille, l'exposition et la pente, les usages (terrain non utilisé), la temporalité (espace éphémère ou non), la profondeur de la terre (30 cm minimum au dessus de la roche-mère), l'accès à l'eau et son évacuation, la pollution du sol (il est vivement conseillé de faire des analyses en laboratoire).
Pour faire pousser des légumes au potager, on peut faire ses propres semis. Cela permet de bien suivre la croissance des graines qu'on a semée, avant de les replanter en pleine terre. Matériel nécessaire: graines, terreau et pots recyclés ou récupérés.
Pour faire pousser des légumes au potager, on peut aussi acheter des plants déjà grands, à replanter en pleine terre.
Il permet de conserver un certain niveau d’humidité de manière constante. L’aspersion reste une meilleure option en cas de végétalisation étendue.
Des sondes tensiométriques et des programmateurs peuvent être installés afin d'optimiser la gestion de l’arrosage (gazon, massifs de vivaces, jeunes arbres). Le pilotage a distance de ce système d’arrosage permet de rationaliser les apports en eau.
La ressource en eau en été est une condition importante au pouvoir rafraîchissant de la végétation urbaine. Il est important que les eaux de pluie puissent ruisseler jusqu’au pied des arbres ou des espaces végétalisés. Pour cela, on peut enlever ou scier les bordures qui délimitent les fosses d’arbre pour laisser l’eau s’infiltrer. On peut également stocker les eaux de pluie des toitures arroser la végétation. On peut également mettre en place une structure réservoir enterrée au pied de l’arbre pour qu’il y puise l’eau dont il a besoin.
Le projet de potager dans une cour d’école doit être pensé en coordination avec l’équipe pédagogique (scolaire et péri-scolaire). Il doit répondre à une demande forte car l’équipe sera en charge de son entretien et des activités pédagogiques. Il faut s’assurer de la motivation et de la disponibilité de l’équipe à minima sur l’année.
Des recherches concernant la pollution des sols qui vont accueillir un potager/verger en pleine terre peuvent être nécessaires (étude des éléments trace métalliques des terres existantes par exemple). Si l’installation d’un potager en pleine terre n’est pas possible, des potagers hors-sol peuvent être envisagés. Une analyse du sol par un professionnel peut coûter entre 500€ et 2,000€.
Il faut anticiper l’arrosage pendant les vacances et les weekends. Cela demande de réfléchir à une organisation efficace pour les récoltes et l’arrosage. Centre de loisirs de l’école ou des écoles voisines, parents d’élèves, associations, personnel des espaces verts de la ville peuvent être mis à contribution.
Il faut définir le nombres de bacs de plantation et déterminer les classes où les groupes qui auront des activités de jardinage. Des cours de jardinage seront proposés à l’équipe pédagogique.
Des carrés surélevés de 20 à 40 cm, réalisés avec des planches épaisses permettent de mettre le potager à l'abri des piétinements pendant les temps de jeux. Le jardin sera aussi plus facile à travailler pour les enfants et se prêtera mieux aux explications et aux échanges, comme autour d'une table. Cette configuration évitera la dispersion de terre dans la cour et les espaces intérieurs. Pour faciliter l’accès de la partie centrale, les carrés ne doivent pas excéder 1m x 1m. Il faut aussi veiller à leur espacement (1 à 1,5 m) afin que les enfants puissent circuler autour sans difficulté.
Pour stimuler la curiosité des élèves, il est recommandé de planter une grande variété de légumes, de fruits et de plantes aromatiques. Carottes, radis, épinards, salades, tomates cerise et fraises pour leur aspect ludique et leurs saveurs variées.
On peut mettre en place des ateliers pour apprendre à observer, semer, arroser, désherber, récolter. Le potager de l’école peut fédérer un grand nombre de personnes (équipe pédagogique, parents d'élèves, habitants du quartier, agents municipaux). Cela contribue à tisser des liens au sein d'une communauté élargie.
Nouer des partenariats avec des jardiniers professionnels, des parents jardiniers ou du personnel communal en amont du projet est important, notamment pour assurer le relais de l'entretien en période de vacances scolaires.
Consulter l'appel à projets « Nos communes d’abord » (clôture : 01/05/2024)
Consulter l'aide « Génération + Lycée et Nature GNAT » de la Région Hauts de France