Les revêtements perméables ont cette capacité à infiltrer l'eau en surface tout en la stockant dans leur structure pour une redistribution progressive vers les nappes ou des points de déversement spécifiques. Leur composition variée, tant en termes d'origine que de propriétés (nature, couleur, perméabilité), leur permet de s'adapter à diverses implantations et utilisations. Ces revêtements drainants sont des alliés dans la lutte contre la surchauffe urbaine : végétalisés, ils favorisent l'évapotranspiration ; plus clairs, ils reflètent davantage la chaleur. Cependant, leur déploiement nécessite une réflexion sur le coût global : la fourniture et parfois l'entretien de ces surfaces peut représenter un investissement conséquent.
Les revêtements urbains courants à faible albédo, comme l'asphalte et le bitume, retiennent la chaleur solaire durant la journée et la libèrent ensuite la nuit, favorisant ainsi le phénomène d’ICU. Les toits recouverts de matériaux sombres suivent une tendance similaire.
Les revêtements à albedo élevé (peintures, bétons désactivés, gravillons blancs…) ayant un fort pouvoir réfléchissant, le plus souvent de couleur claire, sont très efficaces sur le confort thermique du bâtiment en été.
S’ils favorisent l’amélioration de la température de l'air, les revêtements à albédo élevés peuvent dégrader le ressenti thermique en augmentant l'énergie renvoyée vers le piéton.
Pavés poreux, pavés à joints élargis, pavés à ouverture de drainage. L’infiltration se fait directement par le biais d’éléments modulaires poreux, ou indirectement par le biais de systèmes constructifs : pavés poreux (porosité connectée et granulométrie ouverte), dalles gazon et pavés à ouverture de drainage (ouvertures garnies de gravillons ou engazonnées), pavés à joints larges (pavés séparés par des écarteurs dont les joints sont perméables). L’utilisation de dalles ou pavés permet d’ouvrir facilement les chaussées en cas de besoin (travaux sur les réseaux, etc.).
En cas du passage occasionnel de véhicules de secours sur les voies de tramway, des revêtements drainants du type dalle à ouverture de drainage peuvent être mis en place. Ces dalles alvéolées permettent l’infiltration de l’eau de pluie et la pousse d’un gazon.
Il s’agit de revêtements de chausée qui ont l'aspect d'un bitume classique mais leur structure poreuse leur confère une perméabilité bien supérieure. L’eau de pluie est ainsi évacuée rapidement par infiltration. Ces revêtements offrent un sol dur, utilisé également pour des activités sportives (course, vélo, jeux de ballon, etc).
Le béton drainant est un matériau de revêtement perméable conçu avec une structure ouverte qui absorbe et retient les eaux de pluie, les guidant progressivement vers la nappe phréatique ou vers d'autres points de sortie. Sa composition repose sur des granulats et des composants spécifiques, offrant une fonctionnalité adaptée pour des applications de revêtement et d'aménagement, favorisant ainsi la gestion durable des eaux pluviales. Les systèmes de bétons coulés à ouverture de drainage permettent à l’eau de s’infiltrer par leurs cavités, garnies ou non du matériau de remplissage (système végétalisé ou gravillonné) perméable. Bétons et enrobés drainants nécessitent un entretien régulier (perte de perméabilité avec le temps). Ils peuvent devenir glissants si de la mousse s’y développe. Attention, ces matériaux semblent plus abrasifs que les enrobés classiques (éraflures des genoux et des paumes de main).
Ces revêtements sont constitués d’éléments grossiers d’origine organique (copeaux, écorces de bois, noyaux, coquilles). Le sable et les graviers roulés peuvent également s’utiliser comme sol meuble, naturel et perméable en réception de sauts ou de chutes des zones de jeux. Pour éviter que le sable ne se disperse à l’intérieur des bâtiments, prévoir un paillasson devant les portes d’entrées.
Les revêtements naturels désignent des surfaces aux formes diverses telles que pelouses, sable, gazon, copeaux ou pleine terre, et sont recommandées pour les grands espaces ou les cours. Elles sont conçues de manière à préserver une atmosphère naturelle propice à la biodiversité. Ces espaces offrent une expérience sensorielle variée et peuvent même servir de zone d'amortissement dans certains cas. Pour maintenir leur souplesse et préserver leur capacité à absorber l'eau de pluie, il est essentiel de limiter la circulation piétonne sur ces sols naturels, tout en offrant des aménagements pour éviter la saleté et favoriser leur usage pratique et ludique.
Attention, certains matériaux sont à éviter :
Les sols imperméables (béton, bitume, etc.) peuvent servir de surfaces de ruissellement. Le profil de voirie doit être adapté (incliné) pour diriger les écoulements vers les ouvrages paysagers : fosses d’arbre, bandes plantées, etc.
Avant toute mise en oeuvre de revêtement drainant, il est important :
Une étude de faisabilité est indispensable afin d’évaluer les besoins, d’analyser l’environnement (ex : si l’opération concerne des “petits” ou “grands” travaux de voieries), les objectifs et l’évaluation du coût global et du temps accordé pour ces travaux. En effet, il n’est parfois pas possible pour une collectivité en termes de “timing” et de budget alloué d’envisager de changer complètement le revêtement des voieries, parkings, etc.
Il s’agit de la capacité du fond de forme à supporter des charges et de perméabilité (capacité de l’ouvrage à drainer les eaux pluviales).
Le diagnostic détaillé implique de :
Pour assurer la pérennité des revêtements poreux, leur mise en œuvre nécessite plusieurs opérations successives et en premier lieu l’étude de sols qui permet de dimensionner l’ouvrage.
Tout d’abord, décaissement et de la préparation du terrain si besoin d’une couche de fondation.
Une géomembrane (imperméable) est mise en place pour les chaussée à structure réservoir qui doivent évacuer les eaux pluviales vers des exutoires (à des fins de stockage, d’infiltration déportée ou de rejet à débit limité dans les réseaux).
Une pose de drains peut être nécessaire afin de faciliter les écoulements vers un exutoire par exemple.
Cette couche de fondation peut être ensuite nivelée et compactée.
L’installation de bordures permet de délimiter l’ouvrage et assurer son intégrité.
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Vous avez opté au sein de votre collectivité pour un revêtement en enrobé noir… mais vous vous rendez compte qu’il emmagasine la chaleur et contribue à l’effet d’ICU ?
Il est possible de « grenailler » un enrobé noir pour le rendre gris sans recourir à l'eau – et à moindre coût. Cette opération peut être réalisée à l'aide d'une machine qui pulvérise des billes sur la surface du bitume. Cela élimine ainsi le liant et révèle les graviers constitutifs de l'enrobé. Ce processus permet de modifier l'albédo de la surface de 0,05 à 0,15 à 0,2, ce qui entraîne une modification de la température de surface non neutre. Remplacer le noir par des granulats naturels minéraux contribue à réduire l'impact thermique. Bonne nouvelle : le plus souvent, la collectivité dispose déjà du matériel nécessaire pour réaliser cette opération.
Vos pistes cyclables sont en enrobé noir et surchauffent l’été ce qui provoque l’inconfort des usagers ?
L'utilisation de l'enrobé présente plusieurs avantages pour les pistes cyclables, notamment en termes de confort pour les cyclistes, de durabilité et de bilan carbone, meilleur à celui des stabilisés avec un liant hydraulique. En cas de surchauffe des pistes en enrobé noir, une solution facile consiste à appliquer une couche de résine de couleur claire (grise, blanche ou beige), pour augmenter l'albédo sans rendre la surface imperméable. Cette approche permet d'atténuer l'impact thermique tout en limitant l'empreinte environnementale.