La végétalisation des voies de tramway est une solution innovante pour combattre la chaleur urbaine. En exploitant les revêtements existants, souvent vastes en milieu urbain, on peut créer des corridors verts le long des voies de tramway. Ces aménagements, qu'ils soient végétalisés ou construits avec des matériaux réfléchissants et perméables, offrent une double fonctionnalité. D'une part, ils contribuent à réduire l'effet d'îlot de chaleur en diminuant l'absorption et la rétention de la chaleur. D'autre part, ils permettent de favoriser la biodiversité en introduisant des espaces verts au cœur même du réseau de transport urbain.
Quand ils sont de couleur sombre ou imperméables, les revêtements des plateformes de tramway (béton désactivé, pavés, dalle de pierre, ballast, enrobé) emmagasinent la chaleur la journée pour la restituer la nuit et contribuent ainsi au phénomène d’ICU.
Les voies de tramway représentent un foncier mobilisable important pour adapter les secteurs urbains denses aux changements climatiques et améliorer le confort thermique des usagers.
Une fois végétalisées, les voies de tramway peuvent devenir de véritables îlots de fraicheur et contribuer à réguler la température de l’air dans les zones urbaines, mais aussi à apaiser et assainir le cadre de vie des habitants.
L’évaporation de l’eau (sols et végétaux) favorise une réduction localisée de la température de l’air. Une différence de température ambiante de 0,1°C à 1°C a été constatée entre des zones enherbées et des zones minérales environnantes (Santamouris et al, 2016 dans Recueil Ademe Rafraîchir les villes).
Un sol herbacé tend à limiter les échauffements dans les rues bien ensoleillées : le sol reste à une température proche de l’air, il émet moins de rayonnement infrarouge.
Les alignements d’arbres le long des voies de tramway, participent au rafraîchissement urbain, principalement du fait de l’ombrage qu’ils apportent.
Des modules préfabriqués en béton sur lesquelles sont fixés les rails, sont évidées en leur centre. Ils laissent un plus grand accès à la terre et plus de place pour le substrat.
Les strates végétales dans un environnement comprennent un ensemble d'éléments verts. Elles contribuent au rafraîchissement urbain en fournissant de l'ombre et par l'évapotranspiration. Dans tout projet, une diversité de strates végétales est recommandée, en choisissant des variétés résistantes à la sécheresse et d'origine locale pour créer un écosystème riche en habitats. Le paillage est une pratique préconisée pour maintenir l'humidité du sol. Protéger les nouvelles plantations est crucial pendant leurs premiers mois de croissance. Les strates végétales principales se divisent par hauteur (valeurs indicatives) :
Il existe également la strate musicale pour les mousses et champignons, ainsi que les strates des plantes aquatiques pour les environnements type plans d'eau et bassins.
Le substrat, composition essentielle des milieux de culture, se compose d'une fraction organique (fibres de bois, composts d’écorce, etc.) et d'une fraction minérale (pouzzolane, argile expansée, etc.). Il est crucial pour le développement des plantes et doit être adapté selon le projet : terre végétale, mélanges minéraux ou organiques. Dans certains contextes, il doit répondre à des critères spécifiques tels que la rétention d'eau et le pourcentage de matières organiques, adaptés au type de végétation choisi : des gazons demandent un substrat plus épais que les sedums, par exemple.
Les arbres de taille moyenne ou grande, dotés d'un feuillage dense, sont souvent préférés pour offrir de l'ombre et maintenir la fraîcheur. Leur choix doit anticiper les changements climatiques. Dans les espaces urbains ou passants, ils ne doivent pas obstruer la circulation ni menacer l'environnement immédiat, par exemple les lignes aériennes de contact des voies de tramway. Les arbres de grande taille sont plus fragiles car leurs racines courtes et tordues ont du mal à s'adapter à des vents forts, contrairement aux jeunes arbres qui développent des racines plus longues et résistantes, pourvu qu'ils aient un espace souterrain suffisant, un aspect à évaluer préalablement.
Pavés poreux, pavés à joints élargis, pavés à ouverture de drainage. L’infiltration se fait directement par le biais d’éléments modulaires poreux, ou indirectement par le biais de systèmes constructifs : pavés poreux (porosité connectée et granulométrie ouverte), dalles gazon et pavés à ouverture de drainage (ouvertures garnies de gravillons ou engazonnées), pavés à joints larges (pavés séparés par des écarteurs dont les joints sont perméables). L’utilisation de dalles ou pavés permet d’ouvrir facilement les chaussées en cas de besoin (travaux sur les réseaux, etc.).
Le long du tracé de la voie de tramway, certaines sections peuvent présenter des contraintes pour la végétalisation comme les traversées routières, les ouvrages d’art (ponts), les courbes, etc. Des revêtements imperméables sont alors nécessaires. Il faudra veiller dans ce cas à ce que les eaux de pluie ruissellent jusqu’à des ouvrages paysagés, des fosses d’arbres ou des systèmes de récupération.
Les végétaux peuvent être mis en place sur les bordures des voies (strates herbacée et arbustive) et dans la zone située entre les rails (gazon, sedums, graminées, etc.).
Les plantes doivent être adaptées au climat local, à l’exposition, au piétinement éventuel voir au passage de véhicules de secours : Gazon, sedums, vivaces tapissantes, mélanges fleuris, micro trèfle… Il s’agit de sélectionner des végétaux peut consommateurs en eau et demandant peu d’entretien.
L'entretien des voies de tramways végétalisées dépend des choix de revêtements utilisés. Pour les revêtements de type Sedum, composés de plantes grasses résistantes aux aléas climatiques et peu gourmandes en eau, l'entretien se limite à 1 à 2 tontes annuelles, bien que leur résistance au piétinement soit limitée. En revanche, les revêtements gazonnés, bien que propices à la biodiversité, entraînent des coûts d'entretien élevés, notamment liés à la tonte fréquente et à une consommation importante d'eau. Les barrières végétales le long des voies nécessitent une attention particulière avec des opérations de taille et un arrosage régulier. Ainsi, l'objectif est de trouver un équilibre entre la préservation de la biodiversité, la minimisation des coûts d'entretien et une consommation d'eau raisonnable.