Avec Cool Towns, Saint-Omer analyse la surchauffe urbaine à toutes les échelles
Saint-Omer
Diagnostics réalisés

Collectivité concernée

Ville de Saint-Omer (14 903 habitants)

Agglomération CAPSO (105 000)

Climat

Actuel : Climat tempéré à été frais sans saison sèche (Cfb)Futur : Tempéré à été frais sans saison sèche (Cfb)

Année de réalisation

2018 - 2022

Coûts

Intégrés à l’enveloppe du projet Cool Towns (coût global : 8 M€) 

 

  • Ville de Saint-Omer : 460 000 € 
  • CAPSO : 260 000 € 
  • L’Agence : 240 000 €

Financement

Projet COOL TOWNS financé à 60% par le fonds FEDER – INTERREG V 2 MERS, OS3

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Avec Cool Towns, Saint-Omer analyse la surchauffe urbaine à toutes les échelles

Entre 2018 et 2022, la Communauté d’Agglomération du Pays de Saint-Omer (CAPSO), la ville de Saint-Omer et l’Agence d’urbanisme, de développement et du patrimoine du Pays de Saint-Omer se sont engagées dans le projet européen COOL TOWNS, qui vise à développer des outils et des solutions concrètes d’adaptation à la surchauffe urbaine. Grâce à des simulations, mesures et enquêtes, appuyées par des expertises universitaires, ce projet a permis de réaliser un diagnostic de la surchauffe urbaine à plusieurs échelles (ville, centre-ville, espace public, école, friche). Ce projet a abouti à des opérations pilotes, comme le réaménagement d’une cour d’école, et la création d’une feuille de route pour intégrer l’effet ICU dans l’aménagement urbain.

Le plus difficile est de faire différemment. Nous devons développer une vision environnementale globale qui inclue la surchauffe. L’entrée par le projet nous a ici permis d’obtenir des financements et une méthode pour amorcer cette nouvelle logique de travail.

Sabine Courouble— chargée de mission Europe et financements à la CAPSO

Besoin

  • Comprendre l’impact de la surchauffe urbaine à Saint-Omer pour mieux anticiper ses effets.
  • Identifier les zones à fort enjeu de surchauffe et valider certains projets d'aménagement (notamment un secteur en friche).
  • Définir des solutions concrètes pour intégrer l'adaptation au changement climatique dans l’aménagement urbain.

Combinaison de méthodes de diagnostic utilisées

En contexte

La simulation numérique du stress thermique à l’échelle de la ville a été réalisée grâce au modèle développé par l’université d’Amsterdam. Cette simulation a pris en compte l’indicateur de confort PET (Température Physiologique Equivalente), la morphologie urbaine et le climat. 

En contexte

Le croisement des modélisations thermiques avec des données urbaines (part de végétation) et sociologiques (densité et âge de la population, statut socio-économique, accès à un espace extérieur rafraichissant) a permis de réaliser une cartographie de la vulnérabilité au stress thermique du centre-ville historique et d’identifier des secteurs prioritaires d’intervention.

En contexte

Des mesures de confort thermique à l’échelle du piéton basées sur l’indicateur PET ont été réalisées sur deux sites pilotes (cour de l'école Montaigne et friche de la Cour Fret) avec des appareils de mesures mobiles. 

En contexte

En parallèle des mesures mobiles, l’Agence, la ville de Saint-Omer et la CAPSO ont réalisé des enquêtes de sensibilité des habitants sur les sites pilotes. Cette enquête a pris la forme d'un questionnaire pour recueillir les ressentis et comportements face à la chaleur, suivant un protocole spécifique développé par l’Université d’Amsterdam.

En contexte

Une simulation numérique du confort thermique à l’échelle fine a été réalisée avec le logiciel Envi-Met pour l’aménagement de la friche de la Cour Frêt. Cette étude micro-climatique et bioclimatique poussée a d'abord intégré les caractéristiques actuelles du site (revêtements de sol, bâtiments et végétation, canal), et des données météorologiques représentatives des épisodes de fortes chaleurs sur le territoire. Dans un deuxième temps, l’analyse de scenarii, puis du schéma d’aménagement retenu ont permis d’évaluer l’impact des formes urbaines et des espaces publics projetés sur le confort thermique.

Principaux résultats

  • Le centre-ville (dont la cour de l’école Montaigne et la friche de la Cour Frêt) subit un stress thermique intense, surtout à 17h, avec une diminution progressive en périphérie.
  • Une carte des vulnérabilités a identifié les espaces publics inconfortables et les refuges frais, avec le Jardin Public comme principal lieu de fraîcheur.
  • La modélisation du quartier de la Cour Frêt a permis de hiérarchiser les espaces selon leur comportement thermique et de formuler des recommandations adaptées pour limiter la surchauffe.
  • Cartes thermiques de Saint-Omer réalisées dans le cadre du projet Cool Towns, novembre 2021 (Crédit : Interreg, Cool Towns, Université des Sciences Appliquées d'Amsterdam)
    Cartes thermiques de Saint-Omer réalisées dans le cadre du projet Cool Towns, novembre 2021 (Crédit : Interreg, Cool Towns, Université des Sciences Appliquées d'Amsterdam)
  • Modélisation du confort thermique via l’indicateur PET à 16h sur la friche de la Cour Fret (Atelier Franck Boutté Consultants, plan masse de l’Atelier Iris Chervet)
    Modélisation du confort thermique via l’indicateur PET à 16h sur la friche de la Cour Fret (Atelier Franck Boutté Consultants, plan masse de l’Atelier Iris Chervet)

Points de vigilance

  • L’efficacité démontrée des solutions repose sur la mise à disposition d’un protocole de mesure appropriable par l’ensemble des partenaires, qui a permis de comparer les résultats au regard des spécificités des territoires. Toutefois, une partie de la production ayant été effectuée par l’Université d’Amsterdam, la réplicabilité de l’étude reste limitée.
  • La volonté d’intégrer l’enjeu de surchauffe dans les projets urbains peut se heurter à des problématiques techniques, que ce soit pour la réalisation de mesures ou la mise en place de solutions. Formation des agents, transversalité entre les services, partenariats de compétences sont indispensables pour pérenniser les savoirs.
  • Les projets européens exigent une anticipation des défis pratiques, notamment administratifs, linguistiques et organisationnels.
  • L’implication des habitants est essentielle pour garantir l’appropriation et la pérennité des solutions mises en place.

Et après ?

  • Publication d’outils d’aide à la décision : atlas cartographique, feuille de route, catalogue de solutions et guide Rafraîchir la ville.
  • Projets pilotes pour améliorer le confort thermique, notamment dans la cour de l’école Montaigne et plusieurs rues (Cassel et Hazebrouck).
  • Développement d’une stratégie urbaine intégrant nature, biodiversité et gestion de l’eau, avec un plan de rénovation des cours d’école, un réseau d’îlots de fraîcheur et une étude de végétalisation et désimperméabilisation des espaces publics.
  • Renouvellement des partenariats de recherche européens avec les projets COOL CITIES et COOL NEIGHBOURHOODS.
  • Ateliers de sensibilisation pour les services techniques et les équipes pédagogiques sur la surchauffe urbaine.

Crédits

CAPSO (Communauté d’Agglomération du Pays de St Omer), AUD St Omer (Agence d’Urbanisme et de Développement du Pays de St Omer), Ville de St Omer, TRIBU, ADEME